Du 12 au 15 novembre, Rabat vivra au rythme d'un grand bouillonnement musical issu de toute l'Afrique, mais aussi du Moyen-Orient. La culture sera au centre de l'attention avec une conférence sur l‘économie créative en Afrique et le premier salon professionnelle de la musique. Rabat abritera la 4e Conférence sur l'économie créative en Afrique, et des Etats généraux de la culture au Maroc, dans le acdre de «Visa For Music», le 1er salon professionnel de la musique du Maroc, de Moyen-Orient et d'Afrique. Ainsi, du 12 au 15 novembre, au Théâtre national Mohammed V, tous les professionnels de l'industrie de la musique, allant des organismes professionnels, éditeurs et distributeurs, jusqu'aux artistes eux-mêmes, sont les bienvenus pour échanger, découvrir ou faire découvrir des aspects de la musique encore méconnus et trop peu mis en avant par l'industrie culturelle, soit en tant que visiteur ou en tant que participant professionnel au salon. Ce salon s'inscrit dans une volonté africaine de participer plus activement à la mondialisation culturelle qui ne cesse de s'étendre, plutôt que d'en être simplement la principale consommatrice. On considère que l'Afrique contribue à hauteur de 1% seulement à l'économie créative mondiale, c'est-à-dire toute activité exploitant l'inventivité esthétique et artistique de groupes de travailleurs créatifs. En parallèle, des études récentes montrent, dans certains pays africains, une augmentation spectaculaire de l'importation de produits culturels étrangers sans augmentation significative des exportations culturelles africaines. Ces données sont accablantes et constituent la preuve que le patrimoine culturel de l'Afrique et du Moyen-Orient requiert une forte implication pour progresser. C'est donc pour pallier à ce manque cruel de développement culturel, face aux géants traditionnels occidentaux (Europe, Etats-Unis) ou en plein développement, telles que l'Asie et l'Amérique Latine, que Visa For Music voit le jour. La visibilité des artistes d'Afrique et du Moyen-Orient est trop faible à l'international. Ce sont pourtant des régions qui disposent d'un dynamisme artistique et d'une création musicale extrêmement riche, qui ne cessent de se développer aux niveaux régional et national. À titre d'exemple, on peut citer le mouvement marocain Nayda ou le festival Gnaoua à Essaouira, les nombreux partenariats de pays d'Afrique centrale avec la chaîne TV, France Ô, des émissions telles que «Great Black Music», et bien d'autres encore. Pourtant, la culture musicale ne parvient pas véritablement à décoller vers l'international. Mais, plutôt que de chercher les responsables de cette situation, Brahim El Mazned, référence dans la programmation des musiques et dans l'organisation des grands rendez-vous artistiques, a décidé d'agir. Il est considéré comme l'une des top 100 personnalités qui font bouger le Maroc par l'hebdomadaire Telquel. Il est le directeur artistique du Festival Timitar, et conseiller artistique du Festival des arts populaires de Marrakech. Brahim El Mazned trace certains objectifs à Visa For Music, notamment, promouvoir les musiques d'Afrique et du Moyen-Orient à travers le monde, encourager la mobilité artistique entre pays africains et du Moyen-Orient, favoriser le développement des secteurs culturels nationaux, développer la scène musicale de la région des artistes du Sud (on parle ici du sud et du nord en tant que limite non pas géographique, mais de développement intérieur du pays), et renforcer les rapports Nord-Sud et Sud-Sud dans le secteur culturel. En plus de participer au développement professionnel du secteur et de le promouvoir à l'étranger, 24 artistes se produiront devant un jury professionnel afin d'être mis en valeurs. Le jazz, les musiques du monde, actuelles ou expérimentales seront au rendez-vous. Enfin, d'autres domaines influencés de près ou de loin par la musique (cinéma, littérature...) auront aussi leur place dans ce véritable melting-pot musical. Participer à ce salon, en tant que visiteur professionnel ou responsable de stand, c'est non seulement donner un coup de pouce à son domaine musical personnel pour le faire connaître et pour pouvoir rayonner, mais c'est aussi s'impliquer directement dans le développement culturel de tout un monde. L'Afrique et le Moyen-Orient, ont besoin de ce genre d'initiative pour enfin obtenir une véritable reconnaissance à l'international.