Selon une étude du cabinet PwC, 75% des dirigeants africains donnent la priorité au continent africain pour leurs fusions-acquisitions et alliances stratégiques. C'est une bonne opportunité pour les entreprises marocaines dans leur dynamique d'implantation dans les marchés subsahariens. L'Afrique commence à faire confiance à l'Afrique. Le roi Mohammed VI, qui en a émis le souhait dernièrement lors de sa dernière tournée africaine, a de quoi être satisfait des résultats d'une étude réalisée par le cabinet d'audit et de conseil PwC. En effet, selon l'étude 2014 de l'«Africa Business Agenda» sur les priorités et les préoccupations des dirigeants africains, réalisée auprès de 260 chefs d'entreprise africains, 75% d'entre ces derniers «donnent la priorité au continent africain» en ce qui concerne leurs fusions-acquisitions et alliances stratégiques. «Ce choix s'explique notamment parce que les opportunités y sont plus grandes», note l'enquête. Celle-ci ne mentionne pas de préférence des patrons africains pour un pays donné, mais le Maroc, dont les entreprises poursuivent leur déploiement sur le continent peut considérablement en tirer profit. Le royaume est d'autant plus bien placé qu'il occupe le rang du deuxième investisseur africain en Afrique après l'Afrique du Sud. Les centaines d'accords, couvrant différents domaines de coopération, signés ces derniers temps avec plusieurs pays, facilitent à leur tour l'implantation des cadors de l'industrie sur une bonne partie du continent. L'influence progressive de la Chine, de l'Inde, des Etats-Unis sur le continent au détriment de partenaires historiques comme la France, attire également l'attention des dirigeants africains. Pénurie de talents Sur un autre volet, l'étude de PwC indique que 90% des dirigeants sont confiants pour leurs perspectives de croissance à moyen terme, et 51% se disent même «très confiants». Quant au court terme, ils sont plus mesurés selon PwC, puisqu'ils sont 84% à se déclarer confiants quant aux perspectives de croissance de leur chiffre d'affaires dans les 12 prochains mois. Pour doper leur croissance, les entreprises africaines misent sur trois principaux leviers : le développement de nouveaux produits et services (31% des répondants), l'augmentation de la part de marché existants (27%) et la conquête de nouveaux marchés géographiques (20%). À noter toutefois que «les problématiques varient d'un pays à l'autre» selon PwC. L'étude précise que les principales préoccupations des dirigeants au niveau macro-économique sont l'excès de réglementation (80%), la volatilité du taux de change (79%), et l'inadéquation des infrastructures (78%). Pour ce qui est des menaces au business, l'enquête fait ressortir que 83% des patrons pointent du doigt «la pénurie de talents et la corruption». 58% évoquent «l'apparition de nouveaux entrants comme une menace importante» et 59% mentionnent les cybermenaces, incluant l'insuffisance de la sécurité des données.