L'ex-première puissance économique africaine a du mal à relancer sa croissance qui reste sur une tendance baissière depuis plusieurs années. Le géant sud africain parviendra-t-il à redresser la courbe de sa croissance au-delà de 2014? C'est la question qui se pose au vu de l'évolution du PIB de la désormais ex-première économie africaine. Ces dernières années, la croissance sud-africaine n'a cessé de chuter, passant de 3,5% en 2011, à 1,9% en 2013, après avoir un 2,6% en 2013. Pour l'année en cours, les prévisions de Coface sont encore moins optimistes avec une légère chute à 1,8%. Ce nouveau recul paraît inévitable bien que l'activité économique devrait reprendre durant le second semestre en cours dans le secteur minier. Il faut noter que ce secteur sud-africain, précisément a été fortement ébranlé par une grève de plusieurs mois en début d'année. Quant aux activités de la construction et celles agricoles, elles devraient rester en bonne forme. En revanche, la production manufacturière restera peu soutenue (l'indice PMI a atteint en mai 2014 son niveau le plus bas depuis près de cinq ans). Investissement publics Selon Coface, «la modération salariale et l'endettement des ménages continueront à affecter la demande privée qui constitue pourtant le principal moteur de la croissance sud-africaine (66% du PIB)». D'autre part, les investissements privés risquent d'être à nouveau reportés, mais les investissements publics, notamment dans les secteurs de l'électricité et des transports, devraient contribuer à éviter un recul trop marqué de la demande intérieure. L'amélioration, même modeste, de la demande extérieure pourrait à son tour permettre de limiter le ralentissement de la croissance en 2014. Cela dit, les tensions inflationnistes se sont renforcées en début d'année (elles ont atteint en mai leur niveau le plus élevé depuis juillet 2009, avec 6,6%). Le renchérissement des biens alimentaires et des produits administrés compte tenu de la hausse des prix de l'énergie et de la dépréciation du rand, en constitue le principal facteur. Pour ce qui est de la hausse des prix, elle devrait se poursuivre au second semestre et le plafond de la banque centrale (6%) pourrait être dépassé en 2014. Côté échanges, les exportations sud-africaines souffrent de l'effet conjugué d'une baisse des prix et des volumes des produits miniers exportés, et d'une faible compétitivité du secteur manufacturier, malgré la baisse du cours du rand. En outre, les coûts de l'énergie importée resteront élevés. La modération de la demande intérieure et une légère amélioration de la demande extérieure pourraient toutefois éviter une nouvelle dégradation du solde. Forces et faiblesses Malgré ces indicateurs macroéconomiques pas très flatteurs, l'Afrique du Sud reste l'un des pays les plus attractifs sur le continent. Parmi les points forts de cet Etat, on rappellera qu'il constitue une puissance économique et politique qui le rend incontournable sur la scène continentale. Le pays dispose également de richesses en ressources naturelles (or, platine, charbon, chrome...), ainsi qu'un secteur des services (financiers, notamment) développé, sans parler d'un environnement législatif protecteur pour les investisseurs. Le gouvernement doit cependant concentrer ses efforts sur la lutte contre la pauvreté et les inégalités, sources de risque social, notamment de criminalité et les fréquentes manifestations. Le chômage élevé et la pénurie de main d'œuvre qualifiée, conjugués à certaines carences en infrastructures (transport, énergie...) ternissent également l'image de ce géant économique africain qui dépend en partie des flux volatils de capitaux étrangers.