Alors que le festival de Casablanca – dont la 7e édition a pris fin samedi – a intégré dans sa programmation des visites guidées autour du patrimoine de la cité blanche, le célèbre immeuble Piot Templier, à l'angle du boulevard Mohammed V et de la rue Chaouia (ex Colbert), a été détruit détruit. Une situation qui en a choqué plus d'un, puisqu'un arrêté interdisant la délivrance des autorisations de démolir de tout bâtiment à caractère patrimonial a été publié en janvier dernier. Et c'est le gouverneur de la préfecture Casa-Anfa qui avait émis cet arrêté concernant tous les bâtiments inscrits sur la liste des monuments nationaux ou en cours d'inscription. Cette décision avait réjoui tout particulièrement l'association Casamémoire, qui œuvre depuis des années pour la sauvegarde du patrimoine architectural casablancais. «Casamémoire espère que cette décision mettra fin aux démolitions arbitraires de bâtiments patrimoniaux, souvent dues à l'obtention d'autorisations précipitées et non motivées, qui ignorent le caractère historique et transgressent parfois les décisions d'inscription et les recommandations des commissions d'esthétique», avait souligné l'association. Six mois plus tard, la donne est complètement différente. La célèbre bâtisse est effecivement démolie, et ce malgré l'arrêté du gouverneur. Casamémoire a entrepris – encore une fois – les démarches nécessaires auprès des autorités pour tenter de «mettre fin à cet acte désastreux et arrêter la démolition en cours», mais rien n'y fait. Les pétitions et sit-in n'ont pas eu raison des pelleteuses qui ont ont arraché à la ville un autre monument riche en histoire architecturale.