Le Ghana a fait appel au FMI pour faire face à la détérioration de ses équilibres macroéconomiques. L'amélioration des finances publiques ouvrent de nouvelles perspectives pour cette économie modèle d'Afrique de l'Ouest. L'économie ghanéenne peut repartir sur de nouvelles bases ! Le pays s'est, en effet, résolu à solliciter l'aide du FMI pour faire face à la détérioration de ses équilibres macroéconomiques. Ces dernières années, l'économie ghanéenne a donné des signes d'inquiétude notamment pour le creusement de ses déficits budgétaires et du compte courant. Le pays avait pourtant affiché depuis le début des années 2000, des taux de croissance à deux chiffres et a mis en place des réformes assez audacieuses qui lui ont permis de figurer parmi les économies modèles du continent. La détérioration des équilibres macroéconomiques a fait amplifier les risques pour le pays qui dispose d'importantes ressources pétrolières et gazières. Malgré cette mauvaise passe, le pays dispose de fondamentaux solides qui devraient permettre au pays de continuer de bénéficier à moyen terme d'une croissance économique vigoureuse. En plus de la stabilité politique dont jouit le pays, le regain enregistré dans la production pétrolière et gazière, la hausse des investissements dans le secteur privé et le développement des infrastructures publiques, constituent autant d'atouts de compétitivité pour le pays. Perspectives D'après les Perspectives économiques africaines (PEA), l'économie ghanéenne continue, donc, de progresser à un rythme honorable avec une croissance annuelle moyenne de près de 6.0% sur les six dernières années. En 2013, la croissance a ralenti pour retomber à 4.4%, bien en dessous des 7.9% atteints en 2012 et pour 2014, la dynamique sera maintenue. Cependant, la croissance a été largement portée par les secteurs orientés vers les services et par l'industrie, qui ont en moyenne progressé à un taux de 9.0% entre 2008 et 2013. Sur le moyen terme, à l'horizon 2015, l'économie devrait enregistrer une solide croissance de près de 8%, favorisée par un regain de production pétrolière et gazière, une hausse des investissements dans le secteur privé, un meilleur développement des infrastructures publiques et une stabilité politique durable. La dégradation chronique du déficit budgétaire pèse lourdement sur la viabilité des finances publiques et de la dette. Les mesures visant à accroître les recettes et à assainir les dépenses en cours en 2014 devraient permettre de ramener le déficit budgétaire à 9.0%. En parallèle des contraintes budgétaires, l'inflation a progressé sous l'effet de certains facteurs au nombre desquels la suppression des subventions sur les prix du pétrole et la hausse progressive des tarifs de l'électricité et de l'eau. Le secteur extérieur va encore accuser une aggravation du déficit de la balance courante avoisinant les 12% du PIB en 2014, impacté par la baisse des prix des principales matières premières, notamment l'or et le cacao. Depuis la découverte de réserves de pétrole, les attentes de la population sont grandes en termes d'amélioration de niveau de vie. Toutefois, la consommation des ménages pourrait subir en 2014 les effets du ralentissement de la progression des salaires et des dépenses sociales dans un contexte de maîtrise des finances publiques. La proximité géographique du Ghana avec les marchés de la CEDEAO devrait concourir à accroître la consommation, alors que les exigences normatives moins strictes offrent aux groupes industriels ghanéens la possibilité de se développer et d'augmenter leur productivité. Par rapport à ses voisins, le Ghana possède les capacités industrielles suffisantes pour exporter et diriger les chaînes de valeur régionales au sein des pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Le Ghana devrait donc poursuivre l'ajustement de son économie avec le soutien du FMI et en plus des finances publiques, les réformes devraient viser le secteur bancaire qui reste fragile.