Après avoir connu des taux de croissance élevés ces dernières années, 2014 se révèle morose pour l'économie ghanéenne qui compte retrouver des couleurs. Le pays entrevoit l'avenir assez sereinement grâce à ses nombreuses richesses naturelles. Le Ghana est encore très loin de ses taux de croissance de 7% affichés en 2012 et 2013, mais son économie devrait parvenir à se redresser assez légèrement en 2015 avec une progression du PIB estimée à 4,7%, après le net recul à 4,5% en 2014. Telles sont les prévisions de croissance pour ce pays en phase de s'ériger en référence en Afrique de l'Ouest. Le dernier classement de Doing Business le place à la cinquième économie la plus attractive du continent en termes de climat des affaires et le pays s'inscrit, désormais, dans une dynamique d'exploitation de ses ressources naturelles. Ses importantes ressources minières (or), agricoles (cacao) et désormais pétrolières devraient lui permettre de limiter sa dépendance extérieure si toutefois l'Etat réussit une bonne gestion de ces richesses. Réputée pour sa «démocratie installée», sa «stabilité politique et sociale», le Ghana apparaît comme l'un des meilleurs marchés pour se lancer dans une aventure anglophone. Les entreprises marocaines, encore frileuses dans ces zones du continent, ont de quoi s'inspirer. Plus que cela, le Ghana est un pays considéré comme un cas assez rare de «bonne gouvernance» ainsi que son «environnement des affaires attractif favorisant les IDE». Son économie bénéficie d'un soutien des bailleurs de fonds multilatéraux (FMI, Banque mondiale, UE...) et bilatéraux (Etats-Unis, Royaume-Uni, Chine). Toutefois, pour cette économie en mouvement, les observateurs relève des lacunes en matière d'infrastructures (énergie, transport), ainsi qu'une dépendance aux cours des matières premières (or, pétrole, cacao), sans parler de la fragilité des banques publiques qui impacte l'ensemble du secteur bancaire. La rapide augmentation du déficit de l'endettement public demeure un autre risque à prendre en considération. Efforts budgétaires Selon Coface, la consommation des ménages au Ghana «subit les effets du ralentissement de la progression des dépenses sociales dans un contexte de maîtrise des finances publiques». De même, la diminution des subventions alourdit le coût de l'énergie et des transports, réduisant le pouvoir d'achat. Le niveau élevé des taux d'intérêt continue à peser sur l'accès au crédit et à l'investissement. Néanmoins, les entreprises semblent résister à cette conjoncture moins porteuse, même si l'on observe une augmentation de la fréquence des arriérés de paiement. En 2015, la poursuite des efforts budgétaires continuera à peser sur le pouvoir d'achat et l'activité. Malgré les engagements pris par le gouvernement, les niveaux du déficit budgétaire et de l'endettement public, qui a dépassé la barre des 60% du PIB en 2013, sont préoccupants. Cette situation risque d'obliger le gouvernement à continuer de freiner la hausse des dépenses publiques et notamment des salaires. Risque pays La situation politique demeure stable malgré de fortes attentes sociales Suite à la découverte de gisements pétroliers conséquents dans la zone maritime frontalière entre le Ghana et la Côte d'Ivoire, et devant l'échec des négociations bilatérales, Accra a décidé, en septembre 2014, de recourir à l'arbitrage d'un tribunal des Nations Unies. Sur le plan intérieur, John Dramani Mahama, qui assurait la présidence depuis le décès du président Atta Mills en juillet 2012, a été élu en décembre de la même année et son parti, le Congrès national démocratique, (CND) a remporté la majorité des sièges à l'Assemblée. La stabilité de la situation politique du Ghana donne au pays une image de démocratie solide dans la région. Néanmoins, le lancement de l'exploitation pétrolière et la gestion des flux qu'elle génère représentent de nouveaux défis pour la gouvernance. Depuis la découverte de réserves de pétrole, les attentes de la population sont grandes et se traduisent par des grèves et des manifestations qui ne remettent pas en cause, pour le moment du moins, la stabilité sociale du pays.