Depuis plusieurs années, les institutions africaines ont peaufiné des stratégies de renforcements des échanges intra-régionaux. Plus que de groupements économiques cloisonnés, il est question de créer une zone de libre échange africaine à l'horizon 2017. Même cette intégration semble improbable, certains leviers sont activés au plus vite pour au moins booster le volume des échanges. Cependant, il y a lieu de noter que l'Afrique n'est pas la seule région du monde qui souffre de la faiblesse de ses échanges intra-régionaux. Pas d'exception africaine À en croire la note de Coface, la part du commerce intra-régional a peu progressé au cours des dernières années. Selon les données du rapport 2013 de la CNUCED, sur les échanges de marchandises, le commerce intra-régional a globalement augmenté moins vite que le commerce extra-régional au cours des cinq dernières années. Ainsi, le commerce intra-européen (y compris les échanges intra-UE) compte encore pour environ 65% des exportations de la zone, alors qu'il représentait plus de 70% du total au milieu des années 1990. Dans la plupart des régions émergentes (Amérique du Sud, Afrique, Moyen-Orient, CEI), la proportion des échanges intra-régionaux dans le total de leurs échanges ne progresse pas beaucoup plus et elle demeure faible : de l'ordre de 11% pour l'Afrique, 20% pour l'Amérique Latine et 15% pour la CEI. L'Asie fait, à ce titre, figure d'exception : la part du commerce intra-régional dans les exportations des pays de cette zone est passée de 42% en 1990 à près de 54% en 2012. Les actions attendues Pour inverser la tendance en Afrique, des efforts et progrès sont attendus à plusieurs niveaux. Le dynamisme du secteur privé constituerait l'un des leviers de développement des échanges si seulement il devenait réalité, contrairement à ce qui est constitué dans bons nombre de pays africains. En plus de la modernisation des infrastructures, de l'amélioration des compétences de la main-d'œuvre, les différents rapports mondiaux conseillent aussi de poursuivre la promotion de l'entrepreneuriat et l'accroissement de la taille des entreprises manufacturières. De fait, il y a largement matière à améliorer les capacités industrielles qui pourraient, par la même occasion, booster les échanges interafricains. Ainsi, les articles manufacturés (automobiles, machines, biens électroniques), qui doivent être importés du reste du monde, pourraient devenir un créneau gagnant pour les entreprises africaines. Zone de libre-échange L'Union africaine a pris en 2012, la décision d'établir une zone de libre-échange continental panafricaine (CFTA- Continental Free Trade Area) à partir de 2017. Il a également été décidé de mettre en place un plan d'action pour stimuler le commerce intra-africain (BIAT-Boosting Intra-Africa Trade). L'objectif était de renforcer l'intégration du marché africain et utiliser le commerce pour servir plus efficacement comme un instrument pour la réalisation du développement socio-économique rapide et durable. Le BIAT, qui a été approuvé par le Sommet de l'UA, contient sept grands groupes, dont la mise en œuvre des programmes et des activités tend à surmonter les principales contraintes et les défis du commerce intra-africain et à améliorer de manière significative la taille et les avantages du commerce pour la réalisation d'une croissance économique et d'un développement durable. Les groupes thématiques couvrent la politique commerciale, la facilitation du commerce, la capacité productive, mais aussi les infrastructures liées au commerce, financement, l'information commerciale et le facteur de l'intégration du marché.