Annoncé en février dernier, le projet d'intégration des migrants au Maroc a fait l'objet d'une déclaration conjointe pour son lancement officiel, vendredi à Rabat. Il concernera, dans un premier temps, la couverture médicale des migrants et l'accès à l'école de leurs enfants. Une déclaration conjointe pour le lancement officiel du projet : «Promouvoir l'intégration des migrants étrangers au Maroc», a été signée vendredi à Rabat entre le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, Anis Birou et le commissaire européen responsable de la migration, des affaires intérieures et de la citoyenneté, Dimitris Avramopoulos, en visite actuellement dans le royaume. Ce projet est financé par l'Union européenne (UE) à hauteur de 10 millions d'euros (plus de 107MDH). Il s'insère dans le cadre du partenariat pour la mobilité UE-Maroc visant à appuyer la stratégie nationale d'immigration et d'asile du royaume. «Le Maroc, comme dans d'autres domaines, est devenu un modèle régional pour la migration. L'UE salue très positivement cette nouvelle politique annoncée par le roi Mohammed VI, que nous voulons pleinement soutenir via le partenariat pour la migration et la mobilité», a déclaré à la presse le commissaire européen, Dimitris Avramopoulos et d'expliquer que «ce partenariat, doté de moyens financiers importants est basé sur l'idée que gérer les flux migratoires, est une responsabilité partagée». Santé et éducation «Ce programme représente la contribution extérieure la plus substantielle à ce jour à la politique d'intégration du Maroc», a tenu à préciser Avramopoulos. Il a, dans ce sens, affirmé que des partenariats avec plusieurs ministères ont été signés. Une convention a notamment été signée avec le ministère de l'Education nationale et de la formation professionnelle pour promouvoir l'insertion des enfants des migrants dans l'école publique marocaine. Un autre partenariat a été paraphé avec le ministère de la Santé pour développer un dispositif de couverture médicale pour les migrants régularisés. De son côté, le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, Anis Birou, a souligné que la gestion de la migration n'est pas uniquement une affaire marocaine, mais concerne l'Europe et plusieurs pays subsahariens. Cette question requiert une gouvernance régionale et internationale, précise ledit ministre. Le projet d'intégration des migrants concerne en particulier la couverture médicale des migrants et la scolarisation de leurs enfants, mais il soutiendra aussi le renforcement des capacités du ministère en matière de pilotage et la mise en œuvre de la stratégie nationale d'immigration et d'asile. Un programme plus vaste en 2016 Ce programme concerne également le soutien à deux projets pilotes portés par des organisations de la société civile. Le premier, intitulé : «Parcours vers l'insertion», vise l'accompagnement d'au moins 1.500 migrants dans la formation professionnelle et l'emploi ou la création d'activités génératrices de revenus. Le second projet, «Tamkine migrants», a pour objectif d'améliorer la prise en charge médicale, sociale et psychologique d'au moins 1.500 femmes migrantes en grande vulnérabilité (femmes enceintes, avec un bébé ou victimes de violences). Outre ce projet d'intégration des migrants au Maroc, Dimitris Avramopoulos a fait savoir que l'Union européenne envisage pour 2016 le financement d'un programme bien plus large, devant permettre de travailler sur tous les aspects de la migration, en collaboration avec les pays d'origine des migrants.