Une récente étude a été publiée par Zurich Assurances dans le but de sonder les attentes des PME quant à la gestion des risques. Cette initiative laisse entendre un intérêt commercial de l'assureur pour ce marché. L'occasion d'analyser les besoins, les attentes des entreprises. Tâter le pouls des PME, c'est concrètement l'objectif de l'étude diligentée par Zurich Assurances qui énumère les principales préoccupations des chefs d'entreprises. Cette dernière, dans son volet «Maroc», fait ressortir un fait : 32,5% des PME marocaines interrogées ont davantage cherché cette année à se concentrer sur la croissance intérieure en recrutant de nouveaux clients, à diversifier leur gamme de produits et services (29,5%) et à s'exporter (25,5%). Cet état de fait a été d'autant plus dressé, toujours selon les résultats de l'étude dans un contexte où «les PME marocaines ont moins bénéficié que leurs homologues de possibilités d'obtention de financements additionnels ou de conditions de crédit avantageuses (1% vs 9,8%)». Sur l'aspect opportunités, beaucoup d'entreprises voient l'expansion sur les marchés étrangers comme une réelle aubaine pour le développement. Cependant une deuxième lecture, plus approfondie de cette étude laisse entendre la volonté désormais affichée des acteurs du secteur des assurances à développer un marché jusque-là peu significatif dans leurs stratégies : il s'agit de l'assurance aux PME. Selon Hammad Kassal, économiste et chef d'entreprise : «Le marché marocain et plus précisément les PME sont davantage intéressés par la contraction d'assurances publiques, notamment en ce qui concerne les entreprises ayant des activités à l'export. Ces dernières présentent des avantages qui participent clairement au choix fait par les chefs d'entreprises d'opter pour ce type d'assurances». La concurrence se trouve donc à ce niveau pour les assureurs privés qui ambitionnent de se tailler une part sur le marché des PME. «Les grands groupes ont généralement déjà leur assurance, c'est dans ce sens que cette concurrence se dirige aujourd'hui vers d'autres créneaux, à savoir la PME», ajoute Hammad Kassal. Scepticisme des PME Cette vision du marché est d'autant plus complétée par un courtier d'assurance, Rachid Ghafir, qui note «un intérêt croissant des PME pour l'assurance privée. Ce même intérêt est aujourd'hui tributaire de conditions bien précises émises par les patrons de PME, à savoir le coût de l'assurance, mais également les délais de paiements qui leurs sont proposés». En effet, c'est sur ce point que le bât blesse, «les assurances privées sont tenues par une rigueur quant aux délais de paiements, ce qui rend difficile pour la PME la tâche du paiement de leurs factures». Plus encore, cela participerait au découragement des PME à contracter ce type d'assurances jugées «trop contraignantes». Aujourd'hui, dans le détail des offres proposées, les risques de marché comme la compétition, l'impact du dumping ou encore la faiblesse de la demande ne sont pas couverts par les assurances. Par contre, le secteur offre une palette diversifiée de couvertures contre les autres risques identifiés, qui aident l'entreprise à faire montre de résilience suite à un sinistre pour ne citer que l'assurance incendie, qui couvre les dommages matériels causés par la combustion ou l'explosion ainsi que les risques annexes comme les catastrophes naturelles, les émeutes et mouvements populaires, les inondations, etc.L'assurance vol indemnise quant à elle les assurés contre les vols des biens se trouvant à l'intérieur de locaux fermés. Reste à savoir aujourd'hui comment les assureurs comptent se démarquer pour séduire les PME et les convaincre de souscrire à leurs offres. Un long chemin reste à parcourir, mais la volonté semble affichée. «Les PME doivent mieux se protéger» Les ECO : Qu'est-ce qui a motivé la réalisation de cette étude, notamment sur le marché marocain ? Amine El Kernighi : Chez Zurich, nous sommes persuadés d'avoir un rôle à jouer pour aider les entreprises à réaliser leurs ambitions en leur donnant les outils pour gérer leurs risques. Dans ce sens, notre groupe a lancé cette deuxième étude annuelle en vue d'analyser le comportement des PME sur les 12 derniers mois, identifier les opportunités qui s'offrent à elles ainsi que les challenges qu'elles doivent relever. Une démarche sera-t-elle entreprise par Zurich suite à la prise en compte de ces préoccupations ? Notre rôle d'assureur est d'accompagner les priorités business de nos clients et de protéger les entreprises des risques qu'elles encourent. Cette étude nous a sensibilisés aux préoccupations actuelles des entreprises mais elle ne constitue pas notre unique source d'informations. Nous réfléchissons en permanence aux problématiques de nos clients PME en nous asseyant avec leurs dirigeants autour de la table pour analyser leurs risques de façon plus fine, en vue de leur proposer des produits et des services sur mesure. Par ailleurs, et capitalisant sur l'expérience de notre groupe, nous sommes en mesure de développer des offres spécifiques pour accompagner l'évolution des besoins. À titre d'exemple, si les cyber-risques seraient amenés à représenter un plus grand risque au Maroc, nous pouvons nous appuyer sur le produit spécifique Zurich qui existe ailleurs pour développer cette couverture au bénéfice des entreprises locales. Quelle place occupe aujourd'hui le segment de l'assurance des PME dans les activités de Zurich ? Nous avons clairement identifié les PME comme segment à part entière avec une dynamique propre et des besoins spécifiques. Force est de constater que les entreprises les plus petites au Maroc continuent à souscrire principalement des assurances obligatoires comme la RC automobile et l'accident du travail. Cependant, toute entreprise qui grandit est forcément plus consciente des risques qu'elle encourt et des aléas liés à son activité et souscrira de plus en plus à des couvertures plus appropriées. Cet état de fait est amené également à évoluer grâce au travail d'explication des conseillers en assurance et à la vulgarisation des offres produits qui s'améliorent continuellement.