En dépit d'un contexte de montée des risques, le secteur bancaire marocain demeure solide. Les plus grandes banques maintiennent des niveaux de rentabilité et de qualité d'actifs satisfaisants. Les banques marocaines ont encore une fois prouvé leur résilience en dépit d'un contexte de montée des risques. Et pour preuve, l'agence de notation Fitch Ratings a estimé dans un communiqué publié le 15 décembre dernier que le secteur bancaire marocain demeure solide, notant que les plus grandes banques du pays maintiennent des niveaux de rentabilité et de qualité d'actifs satisfaisants et ceci en dépit de leur expansion dans des environnements opérationnels plus volatils. «Avec des résultats semestriels probants, une quête de différenciation réussie des métiers et une politique d'expansion internationale davantage dynamique, les Big three (AWB, BCP et BMCE) contribuent à la résistance du secteur», soulignent à ce propos les analystes de BMCE Capital. En effet, l'agence de notation a maintenu à stables les perspectives de 3 des 4 plus grandes banques marocaines soumises à notation. Ces établissements sont Attijariwafa bank (BB+/Stable), BMCE Bank (BB+/Stable), BMCI (AAA/Stable) et la Société générale (AAA/Négative). Extension de réseau S'agissant de l'expansion vers les marchés subsahariens, si elle présente une importante source de revenus supplémentaires pour le trio de tête (AWB, BCP et BMCE), elle revêt aussi un aspect risque relatif à la volatilité de ces environnements d'exploitation. Attijariwafa bank est dans ce sens considérée comme le leader en Afrique de l'Ouest et Centrale de par la taille de son réseau. En effet, le groupe bancaire marocain a porté sa part du total du parc d'agences bancaires dans cette région à plus de 55% contre moins de 20% en 2009, selon une étude du cabinet de conseil Nouvelles Donnes. Attijariwafa bank dépasse désormais le nombre d'implantations de banques françaises comme Société Générale ou de BNP Paribas dans les deux sous-régions du continent. Il semble qu'en dépit de leurs ambitions dans les pays émergents, les banques françaises sont en perte de vitesse en termes d'ouvertures d'agences par rapport aux banques marocaines. Malgré l'importance de son réseau actuel, Attijariwafa bank ne compte pas arrêter son expansion. La banque vient d'ailleurs de contracter un emprunt de 73 millions d'euros pour nourrir entre autres son ambition africaine. En effet, selon les responsables de la banque, près de 60% des ressources de la ligne de crédit de la BAD seront affectées aux filiales d'Attijariwafa bank situées hors du Maroc pour permettre la poursuite de son processus de transfert de technologies et de savoir-faire en matière de gouvernance, d'audit, de gestion et de contrôle des risques. Le rapport de Fitch Ratings souligne également que les réserves de fonds propres constituées par les banques marocaines contre des pertes inattendues sont jugées assez modestes et ceci compte tenu de leurs expositions sur les entreprises domestiques et les PME ainsi que la couverture insuffisante des prêts douteux délivrés en Afrique subsaharienne. Un avenir prometteur Dans ce cadre, il est précisé que les ratios de capital ont augmenté seulement en raison d'exigences réglementaires plus strictes et que les 3 plus grands établissements bancaires marocains ont à ce titre récemment procédé à des émissions obligataires comprises entre 1 MMDH et 1,2 MMDH. Sur un autre volet, l'agence de notation considère que la qualité des actifs détenus par les banques marocaines reste modérée comparée aux normes internationales au vu de la vulnérabilité des entreprises et PME marocaines et qu'elle resterait sous pression en 2015. Les liquidités sont, quant à elles, qualifiées comme étant plus ou moins tendues mais supportables, compte tenu du soutien de la Banque centrale. En termes de prévisions, Fitch Ratings affirme que les banques marocaines devraient bénéficier de l'impact positif de la hausse prévue du PIB non agricole en 2015. N'oublions pas la deuxième baisse du taux directeur opérée par la Banque centrale mardi dernier ! Suite à cette décision, le secteur bancaire devrait profiter de conditions plus favorables de refinancement à la fois sur le marché interbancaire et celui de la dette privée. En définitive, bonne résilience rime avec banques marocaines et ceci grâce à leur solidité financière ainsi qu'aux perspectives d'amélioration de l'économie marocaine en 2015.