Il y a quelques mois, nous nous inquiétions, sur cette même colonne, au sujet du «pari risqué du diesel décompensé». Aujourd'hui, système d'indexation oblige, les prix des produits pétroliers repartent significativement à la baisse. Même le diesel, carburant le plus avalé par notre parc, perd quelque 90 centimes à la pompe, s'affichant désormais sous la barre de 9 DH le litre ! Le sans plomb, lui, recule à moins de 11 DH, alors qu'il était monté à plus de 13,50 DH le litre en début d'été. Cet adoucissement tarifaire en station-service découle directement de l'effondrement du prix du baril de Brent, qui est tombé à 61 dollars, perdant près de 50% de sa valeur depuis la mi-juin ! Une aubaine qui sonne comme un joli cadeau de fin d'année pour bien des automobilistes au Maroc, comme ailleurs. Sauf que ce scénario idyllique pourrait bien –et même bientôt– tourner court. Il suffira d'un sursaut géopolitique ou d'une décision de l'OPEP pour que tout flambe à nouveau. Même sans facteur exogène, l'or noir reprendrait du galon. Les analystes tablent d'ailleurs sur un baril allant de 74 à 80 dollars en 2015, ce qui n'exclut pas un effet yoyo des prix des carburants. En revanche, ce qui ne changera pas, c'est l'utilisation que fait l'automobiliste de sa voiture, quand bien même il connaîtrait toutes les règles de l'éco-conduite et ses bienfaits. Tout cela pour dire que c'est le besoin rationnel qui devrait toujours prévaloir, lorsque l'on achète une voiture neuve. En d'autres termes, à 10, 12 ou même 14 DH le litre de sans plomb, l'usager marocain sera toujours gagnant en optant pour une citadine essence, dès lors qu'il ne roule pas beaucoup. À méditer...