Présidentielle américaine : une élection à 15 Md$    Le CCME disposé à contribuer à la mise en œuvre des orientations du roi Mohammed VI    La CNOPS et la CNSS fusionnent officiellement, les syndicats dubitatifs    Bank of Africa installe une première succursale à Casablanca Finance City    Le Maroc élu à la majorité vice-président d'Interpol pour l'Afrique    Réélection de Trump : les partenariats marocains à l'épreuve de la guerre économique sino-américaine    Morocco announces 26-player squad for crucial AFCON qualifiers against Gabon and Lesotho    Davies et Trent Arnold dans le viseur, ça se complique pour Hakimi !    FIFM 2024 : 70 films de 32 pays dans la sélection officielle    FIFM 2024 : Luca Guadagnino remplace Thomas Vinterberg à la tête du jury    A vélo, Khalid Aboubi met en lumière l'Histoire des rues de Marrakech    A la tête de la BCP, Naziha Belkeziz est la première femme PDG d'une banque au Maroc    Maroc : Lancement du projet d'extension du port de pêche de Laâyoune pour 210 MDH    Réforme de l'IR: L'exonération étendue à plus de 80% des salariés du secteur privé    Le mastodonte financier AFD va désormais investir au Sahara, affirme son DG    Casablanca : Exposition photographique célébrant la Marche Verte    Présidentielle américaine: Kamala Harris concède la défaite face à Trump    Sahara : L'Algérie impose des sanctions économiques à la France    Le groupe AFD va désormais investir au Sahara marocain    Liga: le match Valence-Espanyol Barcelone reporté en raison des inondations    Anniversaire de Hakimi: Respect...Ssi Achraf !    FIBA Afro Basket 2025 : La FIBA offre une seconde chance au Maroc, déjà éliminé !    LDC. J4 (fin): Le PSG provisoirement éliminé !    Incendie sur l'avenue des FAR à Casablanca : un étage d'un immeuble ravagé par les flammes [Vidéo]    Températures prévues pour le vendredi 08 novembre 2024    Moroccan national extradited to France on suspicion of rape and murder of French girl    Algeria imposes trade curbs on France over Sahara recognition    Morocco invests 210 million dirhams to expand Laayoune fishing port    Rabat-Salé-Kénitra: une batterie de mesures incitatives pour assurer la réussite de la campagne agricole 2024-2025    Hausse substantielle des saisies de marijuana au Maroc, selon un rapport officiel    Sous l'emprise d'un duo largement contesté, le CCME, une institution en quête d'un redressement nécessaire    Cours des devises du jeudi 7 novembre 2024    Le Maroc optimise sa fiscalité pour attirer des capitaux et la FIFA    Le Maroc, une plateforme économique fiable, compétitive et innovante pour l'Allemagne    Emirats arabes unis : Le Maroc, invité d'honneur au Salon international du livre de Sharjah    Avant le 6 novembre 1975, l'Algérie prétendait n'avoir «aucune prétention» sur le Sahara occidental (avant de manquer à sa parole)    Ligue des champions: Nouvelle démonstration pour le Barça, le PSG battu sur le fil par l'Atlético    Cinéma : Le MP dénonce la domination des influenceurs et l'agonie des salles de cinéma    SM le Roi décide d'opérer une nouvelle transformation dans le mode de gestion des affaires des MRE    Présidentielle américaine : SM le Roi adresse un message de félicitations à Donald Trump    Donald Trump remercie les Américains de l'avoir élu 47e président des Etats-Unis    Présidentielle américaine: Trump promet un «âge d'or» pour son pays    Macron félicite Trump et se dit "prêt à travailler ensemble" avec "respect et ambition"    Mondial des Clubs 2025 : La FIFA fixe les règles    Présidentielle américaine: Les dirigeants mondiaux félicitent Donald Trump    IFM : Les Rendez-vous de la Philosophie célèbrent 10 ans d'existence    Nador à l'heure de son 13è Festival international de cinéma et mémoire commune    Chambre des représentants : Projet de loi approuvé pour réorganiser le CCM    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'OPEP, le vrai maître du monde
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2007

Le cartel de l'OPEP contrôle à nouveau les prix du pétrole grâce à une excellente entente. Mais le jeu peut bien se retourner contre les producteurs de pétrole. Puisque les consommateurs devraient changer leur habitude pour se rabattre vers des véhicules de moins en moins gourmands.
En augmentant cette semaine leur production de pétrole pour la première fois en deux ans, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) finalement reconnaissaient qu'à pratiquement 80 dollars le baril, le prix du pétrole était assez élevé. L'année dernière, en révisant leur production l'OPEP avait signalé qu'elle ne voulait tout de même pas que le prix descendît en-dessous de 60 dollars baril. Le cartel pourra-t-il maintenir le prix du pétrole dans un tunnel au plancher élevé et au plafond qui l'est encore davantage. Et si oui, quelles sont les perspectives pour l'approvisionnement du monde en hydrocarbures ?
Abdullah Al-Badri, le secrétaire général de l'OPEP, a expliqué que l'organisation avait décidé d'ouvrir les robinets à son sommet à Vienne par compassion pour le porte-monnaie des automobilistes du monde «le message aux consommateurs était que nous nous soucions du niveau des prix» a-t-il affirmé à la presse. Mais les consommateurs qui se rappellent le début de cette décennie, quand le prix oscillait entre 20 et 30 dollars, ne sont pas vraisemblablement touchés par la compassion du cartel.
La différence entre cette période et maintenant c'est que l'OPEP s'est rendu compte que certains pays émergents comme la Chine étaient insatiables en pétrole. Les producteurs de pétrole, y compris ceux de l'OPEP, font tout pour que la situation se poursuive. Les prix ont augmenté, mais la demande également continue d'augmenter. L'été dernier, l'OPEP puisait déjà tout ce qu'elle pouvait en pétrole, et les marchés craignaient les ouragans dans le Golfe du Mexique ou qu'un bouleversement politique dans le golfe Persique soient à l'origine d'une pénurie. Par conséquent, le prix du pétrole a monté à plus de 77 dollars le baril. Quand ces craintes se sont dissipées, il est devenu clair qu'il y avait suffisamment de pétrole pour les besoins du marché mondial. Mais à partir de là, l'OPEP a pris goût au pétrole à 70 dollars. Ainsi elle a réduit la production pour empêcher les prix de tomber. Quand le prix du pétrole a atteint un nouveau record de 78 dollars le baril le mois dernier, c'était dû aussi bien à la baisse de la production de l'OPEP qu'à l'augmentation de la demande. Le cartel a maintenant démontré que ses membres s'entendent assez bien pour faire augmenter les prix en réduisant la production en cas de besoin et faire baisser la tension sur les prix en améliorant légèrement les quotas. En d'autres termes, l'OPEP est bien de retour dans le contrôle du prix du pétrole.
Dans ces faits, il y a un soupçon de bonnes nouvelles. Si un ouragan comme Katerina ou un conflit entre les Etats-Unis et l'Iran avaient détruit plusieurs installations, aucun pays n'aurait été capable de combler le déficit de production. A présent, les consommateurs de pétrole peuvent porter allégeance à des pays comme l'Arabie Saoudite, comme l'a fait Samuel Bodman, secrétaire d'Etat américain à l'énergie lors de la réunion de l'OPEP.
Mais quoi que puissent être magnanimes le discours d'Al Bradi et le plaidoyer de Bodman, il ne faut pas s'attendre à ce que l'OPEP donne plus de sursis aux automobilistes du monde. Plusieurs de ses membres, dont l'Algérie, l'Iran et le Venezuela, ont refusé l'augmentation des quotas parce que la crise financière mondiale et le début de ralentissement économique aux Etats-Unis pourraient mener à réduire la demande de pétrole, juste au moment où l'OPEP augmenterait sa production. En fin de compte, l'Organisation s'est résolue à relever sa production de 500.000 barils par jour (b/j)seulement, soit moins de 2%, bien que l'augmentation s'ajoute aux 900.000 b/j ses membres extraient déjà plus que leurs quotas. La production supplémentaire n'a pas réduit le cours du tout; en fait, le prix du pétrole a atteint de nouveaux records après l'annonce de l'OPEP.
Les lois économiques
Cela devrait inquiéter davantage les faucons de l'OPEP qu'il ne paraît. Le fait qu'il y ait eut la folle croissance durant les années passées alors même que les cours du pétrole continuaient d'augmenter, montre que l'économie mondiale a développé une immunité contre les chocs pétroliers. L'économie chinoise, à elle seule, consomme plus de pétrole, comparativement à sa taille que cette des Etats-Unis, mais elle continue de galoper. Les Américains, pour autant, ne semble pas disposés à acheter moins de carburant même pour un prix à la pompe supérieur à 3 dollars le gallon [ndlr, 25 dirhams, les cinq litres].
Pourtant les lois économiques n'ont pas été soudainement abrogées. Un pétrole plus cher arrêterait la croissance économique. À moyen ou long terme, si les prix continuent d'augmenter, les consommateurs n'auront d'autre choix que de choisir des voitures moins gourmandes. L'amour des américains pour les SUV, sport-utility vehicles, semble se faner et leur amourette pour les biocarburants n'a jamais été aussi passionnante. Pendant ce temps, les prix élevés sont en train de restreindre la demande et la croissance économique inattendue et la situation politique au Moyen-Orient rendent l'avenir de la demande et de l'offre incertain. L'OPEP semble certes avoir pris le contrôle sur les prix du pétrole. Mais cela ne semble pas pouvoir continuer.
Traduction : Mar Bassine Ndiaye
Cet article paraît à la même date dans la Gazette du Maroc et The Economist
The Economist Newspaper Limited,
London, 2007.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.