La Banque mondiale prévoit un taux de croissance de 4,6% pour la région Afrique subsaharienne. C'est un niveau inférieur aux prévisions et dont la réalisation est exposée à d'importants risques. Explications. La Banque mondiale (BM) prédit une croissance de 4,6% de l'économie africaine en 2015. L'institution de Bretton Woods a publié ce chiffre dans son rapport semestriel, «Perspectives économiques mondiales». Pour l'institution financière internationale, ce niveau de croissance est «inférieur aux prévisions», en raison notamment des faibles prix des produits de base. Le PIB du continent ne devrait redécoller qu'en 2017, année à laquelle la croissance pourrait se hisser à 5,1%. Pour l'heure, ajoute l'institution basée à Washington, le taux de croissance, annoncé en 2015, reste soumis à «d'importants risques à la baisse». Plusieurs facteurs pèsent en effet sur la progression du PIB africain. Il s'agit notamment de l'épidémie d'Ebola, des violences insurrectionnelles, de la baisse des prix des produits de base et de la volatilité des marchés financiers mondiaux. En un mot, 2015 risque fort de ressembler à 2014, marquée par une croissance qui n'a «que légèrement augmenté» pour atteindre 4,5%, et reflétant ainsi le ralentissement de plusieurs grandes économies de la région, dont l'Afrique du Sud. Secteur privé Globalement, sur le continent, la BM estime que les priorités d'action des différents Etats sont marquées par des restrictions budgétaires et la réorientation des dépenses à des fins plus productives, en raison des impérieux besoins d'infrastructures. «La sélection et la gestion des projets pourraient être améliorées, notamment au niveau de la transparence dans l'utilisation des ressources publiques», résume-t-on dans le document mis en ligne depuis Washington. D'autre part, Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, voit qu'il est «essentiel que les pays lèvent tous les obstacles inutiles à l'investissement du secteur privé. Ce dernier est de loin la première source d'emplois et peut, à ce titre, aider des millions de personnes à sortir de la pauvreté». Divergence Il faut noter que les prévisions de la BM sont identiques à celles avancées, en décembre dernier, par l'Organisation des Nations Unies (ONU). En effet, celle-ci tablait, elle aussi, sur un taux de croissance de 4,6% en 2015 et de 4,9% en 2016 pour la zone Afrique, dans un contexte de redressement de l'économie mondiale. Ces prévisions onusiennes et de la BM sont en deçà des pronostics de la Banque africaine de développement (BAD) publiés en mai dernier. La BAD indiquait pour sa part, s'attendre à un taux de croissance de 5 à 6% en 2015, soit «des niveaux jamais atteints depuis la crise économique de 2009». À rappeler que pour 2014, la BAD table sur une progression de 4,8% pour les économies du continent, soit bien plus que les 4,5% constatés par la BM.