L'année 2010 est à marquer d'une pierre blanche. En effet, après une année 2009 caractérisée par une absence d'introductions en Bourse et un niveau de papier frais faible, générant ainsi une baisse de près de 20% par rapport à 2008, la valeur des titres admis en 2010 s'est tout de même relevée de 56%. Une prouesse, pour une année qui a démarré sur le marché boursier dans le rouge et a connu le déclenchement de manque de liquidité. Selon le rapport de Bank Al-Maghrib, le dépositaire central, Maroclear, a créé et admis l'équivalent de 190,1 milliards de DH au cours de l'année 2010 (contre 121,5 milliards de DH en 2009). En volume, Maroclear, qualifié également de banque centrale de titres, a admis 993 titres tous types confondus, soit une centaine de plus qu'en 2009. Par catégories, le compartiment actions a certes admis quatre lignes seulement, mais a connu la plus importante variation. En effet, les deux introductions en Bourse enregistrées au cours de cette année-là ont injecté 4,5 milliards de DH, répartis entre la compagnie d'assurance CNIA Saada (4,3 milliards de DH) et la société tunisienne Ennakl (200 millions de DH). Cependant, le plus important pourvoyeur en termes de titres demeure sans équivoque le Trésor. En plus de ces deux introductions, l'année 2010 a été caractérisée par la réalisation d'opérations d'augmentation de capital sur des valeurs déjà cotées, notamment pour les valeurs Addoha et BMCE Bank. Elles ont induit un apport de capitalisation total de 6 milliards de DH. Du côté des OPCVM, le centralisateur des titres a admis 20 nouveaux fonds, moins donc que les 39 fonds admis en 2009. Considérant la nature des fonds admis, elle se compose exclusivement de Fonds communs de placement (FCP), dont 90% sont des fonds grand public, le reste ( soit 10%), étant des fonds «dédiés». En matière de politique de placement, les fonds «obligataires» représentent la moitié des OPCVM émis en 2010 (10), le reliquat se répartissant entre fonds diversifiés (4), monétaires (3), actions (2) et contractuels (1). Pour leur part, les emprunts consentis par l'Etat à travers les émissions de bons du Trésor, marqués par un besoin de financement pressant, ont été plus prononcés qu'en 2009. L'année a totalisé 97 emprunts (contre 84 en 2009) correspondant à un montant adjugé de 101 milliards de DH (contre 73 milliards). Contrairement à l'année précédente, où le montant global des adjudications sur le marché primaire des bons du Trésor se répartissait à parts quasi égales entre nouveaux titres et regroupement d'obligations émises à différentes dates en un emprunt unique (assimilation), l'année 2010 a connu une tendance plus marquée pour la seconde catégorie, laquelle a représenté près de 63% du total émis. Pour ce qui est de la durée des emprunts, il est à préciser que le Trésor a davantage recourt au court et moyen terme plutôt qu'au long terme. Toutefois, il faut souligner que l'Etat a émis, pour la première fois depuis trois années, cinq lignes à maturités longues allant jusqu'à 20 ans. Elles représentent 11% de l'encours émis en 2010. Les sociétés privées, motivées elles aussi par le besoin d'un financement à faible coût, ont émis l'année dernière près de 78 milliards de dirhams répartis entre titres obligataires et titres de créance négociable (TCN), en hausse de 77%. Le niveau d'activité sur le compartiment des emprunts obligataires a presque doublé comparé à celui de 2009. En effet, le nombre de lignes émises est passé de 22 à 39 et les montants émis de 13 milliards de DH à 25 milliards de DH. Les admissions de TCN ont atteint, de leur côté, plus de 52 milliards de DH, affichant une progression de près de 69%. À l'instar des années précédentes, les certificats de dépôt représentent l'essentiel des émissions, tant en nombre de lignes qu'en volume. L'année 2010 a été sans équivoque celle de la reprise sur l'ensemble des compartiments mais la progression demeure inhérente, pour l'essentiel, aux compartiments obligations et TCN.