Du fait du ralentissement de lactivité économique et de la raréfaction des opportunités de placement, les agents ont continué à privilégier les placements relativement liquides et ne comportant que peu de risques de perte de capital. En pole position, il y a les titres dOPCVM. Si ce type de placement venait à être autrement plus stimulé, il permettrait une meilleure diversification des risques, tout en dynamisant linvestissement domestique ainsi que la restructuration du système productif. En ligne avec la bonne orientation des indicateurs boursiers, lensemble des OPCVM a connu une croissance soutenue. Depuis le début de lannée, ils ont marqué une progression de 4 Mds de DH, attribuable au renforcement de 9,9% des titres dOPCVM obligataires. Il faut dire à ce niveau que, du fait du ralentissement de lactivité et de la raréfaction des opportunités de placement, les agents ont continué à privilégier les placements relativement liquides et ne comportant que peu de risques de perte de capital (surtout en titres émis par les OPCVM obligataires). Mais dans cette configuration, ce quil faut aussi signaler, cest que la gestion de portefeuille continue de «fonctionner» avec peu de possibilités de diversification. Grosso modo, on peut dire quenviron 90% des actifs gérés par les OPCVM sont toujours investis dans les bons du Trésor, alors que la part des OPCVM à dominante actions reste minime par rapport à lactif net. Cela étant signalé, ce type «dindustrie » continue dafficher des couleurs en enregistrant une progression de 20% des actifs sous gestion. Ceux-ci avaient représenté, en 2004, près de 80 Mds de DH, dont la moitié est détenue par des entreprises financières (banques, compagnies dassurances, caisses de retraite). Une tendance qui a été accompagnée de plusieurs réaménagements intervenus sur le plan réglementaire, à savoir la promulgation dune nouvelle loi régissant les OPCVM; ladoption de nouvelles circulaires du CDVM ayant trait au réaménagement de lassiette de calcul des frais de gestion, aux critères de valorisation des titres détenus en portefeuille, au commissionnement du CDVM et à la nouvelle classification pour les OPCVM. Au passage, il faut noter ladmission des OPCVM chez Maroclear. Pratiques améliorées Autre fait marquant : pour renforcer leur crédibilité, les gestionnaires dOPCVM ont amélioré leurs pratiques et outils. Chapeautée en effet par le CDVM, une méthode commune pour la valorisation des TCN (titres de créances négociables) a ainsi été peaufinée, dont il a été adopté une démarche permettant «lélaboration dune courbe des taux commune», outil considéré comme étant indispensable pour le développement des transactions. Au demeurant, un cru qui fait des professionnels de gestion dOPCVM les principaux intervenants sur le marché des bons du Trésor. Lactif net des OPCVM a connu, au cours de lannée 2004, une hausse importante de lordre de 20%, passant de 67,7 à 81 Mds de DH. Selon le CDVM, cette augmentation a été régulière tout au long de lannée passée, après le mouvement de yo-yo enregistré pendant la première semaine de lannée, correspondant aux habituels mouvements de rachat de fin dexercice. Ces mouvements de rachat ont été induits par les modalités prévalant alors pour la comptabilisation de la commission due au CDVM par les OPCVM et par le souci de présentation des comptes par les institutionnels (rapports annuels des institutionnels). Dans son rapport au titre de lannée passée, le gendarme de la place indique que «la tendance à la hausse de lactif net durant lannée 2004 sexplique principalement par les mouvements de souscriptions quont connus les OPCVM obligataires». Ainsi, la sur-liquidité qui a marqué le marché monétaire et la baisse qui a caractérisé les taux dintérêt ont encouragé linvestissement dans les titres de ces OPCVM et notamment ceux investis en marché monétaire. Au 31 décembre 2004, les actions cotées détenues par les OPCVM ont totalisé un montant de 5,3 Mds de DH contre 3,8 milliards en 2003, soit une progression annuelle de 41%. Toutefois, cette progression, due principalement à lopération dintroduction en bourse de Maroc Telecom en décembre 2004, est à relativiser en comparaison avec lévolution notable de la capitalisation boursière de la place qui a progressé de 78,5%, atteignant 206,5 milliards de DH. Cest ainsi quen terme relatif, la part des actions cotées détenues par les OPCVM dans la capitalisation boursière a enregistré une baisse, passant de 3% en 2003 à 2,6% en 2004. Sagissant des obligations privées cotées, leur part dans lactif net des OPCVM a marqué une évolution assez significative, passant de 0,8% en 2003 à 2,2% en 2004, soit une progression de 175%. Quant aux obligations privées non cotées, elles naffichent quune faible progression, passant de 2,2% à 3%. Enfin, la part prépondérante des TCN dans lactif total des OPCVM, soit 54,74%, sexplique par la présence des bons du Trésor dans cette catégorie de valeurs et lintérêt permanent que portent les institutionnels aux OPCVM obligataires et monétaires. Accroissement des OPCVM Au cours de lannée 2004, le nombre des OPCVM opérationnels sest accrû de 7,1%, passant de 169 à 181 OPCVM, répartis entre 45 SICAV et 136 FCP. Le nombre dOPCVM «obligation» (102 sur les 181) est toujours dominant par rapport aux autres types dOPCVM. Par ailleurs, parmi les 181 OPCVM, 60 sont des fonds souscrits par un nombre restreint dinvestisseurs institutionnels, totalisant un actif net de 30,89 Mds de DH (soit 38% de lactif net global). Leur structure est identique à celle des fonds faisant lobjet dune commercialisation auprès du public, avec une prépondérance marquée des fonds obligataires. En comparaison avec lannée 2003, la part des personnes physiques dans lactif net total des OPCVM na pas connu de changement. En revanche, la part des entreprises non financières dans cet actif a connu une baisse de 2 points au profit des entreprises financières, dont la part sest accrue du même nombre de points. Cette progression est due principalement à lintérêt des entreprises pour les OPCVM de type monétaire. Parmi les entreprises financières, les banques ont marqué la hausse la plus importante, leur part dans lactif net sétant accrue de 4 points, passant de 2,5% en 2003 à 6,4% en 2004. Wafa Gestion mène le peloton Parmi les gestionnaires des actifs nets, Wafa Gestion, qui détient toujours la palme avec un montant de 18.165 MDH, soit une part de 22,4%, est suivi par BMCE Capital qui intervient à hauteur de 15,3% à 12.413 MDH. Pour la filiale du groupe BMCE Bank, et en terme de réalisations, les OPCVM actions sont parvenus à consolider, durant lannée 2004, les performances positives enregistrées au terme de 2003. Les OPCVM actions & diversifiés ont ainsi affiché des gains annuels allant de 6,5 à 12,6%, en ligne avec lévolution des indicateurs de la Bourse. Les OPCVM investis en produits de taux ont, de leur côté, tiré profit de la surliquidité régnant sur la place et de la baisse des taux pour clôturer lannée 2004 avec des performances de 3% pour les fonds monétaires et de près de 7% pour les OPCVM obligataires. CD2G, qui occupe la même position, avec 15,3% à 12.407 MDH, est talonné de près par Attijari Management qui détient 13,3% à 10.698 MDH. Quant aux compagnies dassurances et de réassurances, elles détiennent dans lactif net des OPCVM 22,3 Mds de DH en 2004 contre 17,1 en 2003. Les organismes de prévoyance et de retraite ont suivi la même évolution : le montant total quils détiennent dans cet actif est passé de 10,5 à 13,2 Mds de DH. Lindice des OPCVM «actions» en hausse Lindice des OPCVM «actions» a connu une évolution semblable à celle de lindice Masi. Il a ainsi enregistré une hausse durant les huit premiers mois de lannée 2004 en atteignant son maximum durant la première quinzaine du mois de septembre. Aussi, lintroduction en Bourse de la Banque centrale populaire a dynamisé le marché durant le mois de juillet. Cependant, à partir de la deuxième quinzaine de septembre, lindice des OPCVM «action» a accusé une baisse importante, dont le niveau le plus bas a été relevé en octobre. Par ailleurs, cet indice a repris sa tendance à la hausse en décembre suite à lintroduction en Bourse de Maroc Telecom. Il a enregistré une variation de 11,8% par rapport au début de lannée. Lindice des OPCVM «diversifiés» évolue de manière relativement similaire à lindice des OPCVM «actions». La hausse enregistrée par cet indice est de 10,7% depuis le début de lannée 2004. En raison de la baisse des taux obligataires et monétaires observée depuis le début de lannée 2004, lindice des OPCVM «obligations» a enregistré une augmentation de 5,5% en 2004 contre 4,1% en 2003. Au total, si cette épargne venait à être autrement plus stimulée, elle permettrait une meilleure diversification des risques, tout en dynamisant linvestissement domestique ainsi que la restructuration du système productif.