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L’épargne liquide a la cote
Publié dans Finances news le 31 - 08 - 2005

Du fait du ralentissement de l’activité économique et de la raréfaction des opportunités de placement, les agents ont continué à privilégier les placements relativement liquides et ne comportant que peu de risques de perte de capital. En pole position, il y a les titres d’OPCVM. Si ce type de placement venait à être autrement plus stimulé, il permettrait une meilleure diversification des risques, tout en dynamisant l’investissement domestique ainsi que la restructuration du système productif.
En ligne avec la bonne orientation des indicateurs boursiers, l’ensemble des OPCVM a connu une croissance soutenue. Depuis le début de l’année, ils ont marqué une progression de
4 Mds de DH, attribuable au renforcement de 9,9% des titres d’OPCVM obligataires. Il faut dire à ce niveau que, du fait du ralentissement de l’activité et de la raréfaction des opportunités de placement, les agents ont continué à privilégier les placements relativement liquides et ne comportant que peu de risques de perte de capital (surtout en titres émis par les OPCVM obligataires).
Mais dans cette configuration, ce qu’il faut aussi signaler, c’est que la gestion de portefeuille continue de «fonctionner» avec peu de possibilités de diversification. Grosso modo, on peut dire qu’environ 90% des actifs gérés par les OPCVM sont toujours investis dans les bons du Trésor, alors que la part des OPCVM à dominante actions reste minime par rapport à l’actif net.
Cela étant signalé, ce type «d’industrie » continue d’afficher des couleurs en enregistrant une progression de 20% des actifs sous gestion. Ceux-ci avaient représenté, en 2004, près de 80 Mds de DH, dont la moitié est détenue par des entreprises financières (banques, compagnies d’assurances, caisses de retraite). Une tendance qui a été accompagnée de plusieurs réaménagements intervenus sur le plan réglementaire, à savoir la promulgation d’une nouvelle loi régissant les OPCVM; l’adoption de nouvelles circulaires du CDVM ayant trait au réaménagement de l’assiette de calcul des frais de gestion, aux critères de valorisation des titres détenus en portefeuille, au commissionnement du CDVM et à la nouvelle classification pour les OPCVM. Au passage, il faut noter l’admission des OPCVM chez Maroclear.
Pratiques améliorées
Autre fait marquant : pour renforcer leur crédibilité, les gestionnaires d’OPCVM ont amélioré leurs pratiques et outils. Chapeautée en effet par le CDVM, une méthode commune pour la valorisation des TCN (titres de créances négociables) a ainsi été peaufinée, dont il a été adopté une démarche permettant «l’élaboration d’une courbe des taux commune», outil considéré comme étant indispensable pour le développement des transactions. Au demeurant, un cru qui fait des professionnels de gestion d’OPCVM les principaux intervenants sur le marché des bons du Trésor.
L’actif net des OPCVM a connu, au cours de l’année 2004, une hausse importante de l’ordre de 20%, passant de 67,7 à 81 Mds de DH.
Selon le CDVM, cette augmentation a été régulière tout au long de l’année passée, après le mouvement de yo-yo enregistré pendant la première semaine de l’année, correspondant aux habituels mouvements de rachat de fin d’exercice. Ces mouvements de rachat ont été induits par les modalités prévalant alors pour la comptabilisation de la commission due au CDVM par les OPCVM et par le souci de présentation des comptes par les institutionnels (rapports annuels des institutionnels).
Dans son rapport au titre de l’année passée, le gendarme de la place indique que «la tendance à la hausse de l’actif net durant l’année 2004 s’explique principalement par les mouvements de souscriptions qu’ont connus les OPCVM obligataires». Ainsi, la sur-liquidité qui a marqué le marché monétaire et la baisse qui a caractérisé les taux d’intérêt ont encouragé l’investissement dans les titres de ces OPCVM et notamment ceux investis en marché monétaire.
Au 31 décembre 2004, les actions cotées détenues par les OPCVM ont totalisé un montant de 5,3 Mds de DH contre 3,8 milliards en 2003, soit une progression annuelle de 41%. Toutefois, cette progression, due principalement à l’opération d’introduction en bourse de Maroc Telecom en décembre 2004, est à relativiser en comparaison avec l’évolution notable de la capitalisation boursière de la place qui a progressé de 78,5%, atteignant 206,5 milliards de DH. C’est ainsi qu’en terme relatif, la part des actions cotées détenues par les OPCVM dans la capitalisation boursière a enregistré une baisse, passant de 3% en 2003 à 2,6% en 2004.
S’agissant des obligations privées cotées, leur part dans l’actif net des OPCVM a marqué une évolution assez significative, passant de 0,8% en 2003 à 2,2% en 2004, soit une progression de 175%. Quant aux obligations privées non cotées, elles n’affichent qu’une faible progression, passant de 2,2% à 3%.
Enfin, la part prépondérante des TCN dans l’actif total des OPCVM, soit 54,74%, s’explique par la présence des bons du Trésor dans cette catégorie de valeurs et l’intérêt permanent que portent les institutionnels aux OPCVM obligataires et monétaires.
Accroissement des OPCVM
Au cours de l’année 2004, le nombre des OPCVM opérationnels s’est accrû de 7,1%, passant de 169 à 181 OPCVM, répartis entre 45 SICAV et 136 FCP. Le nombre d’OPCVM «obligation» (102 sur les 181) est toujours dominant par rapport aux autres types d’OPCVM.
Par ailleurs, parmi les 181 OPCVM, 60 sont des fonds souscrits par un nombre restreint d’investisseurs institutionnels, totalisant un actif net de 30,89 Mds de DH (soit 38% de l’actif net global). Leur structure est identique à celle des fonds faisant l’objet d’une commercialisation auprès du public, avec une prépondérance marquée des fonds obligataires.
En comparaison avec l’année 2003, la part des personnes physiques dans l’actif net total des OPCVM n’a pas connu de changement. En revanche, la part des entreprises non financières dans cet actif a connu une baisse de 2 points au profit des entreprises financières, dont la part s’est accrue du même nombre de points. Cette progression est due principalement à l’intérêt des entreprises pour les OPCVM de type monétaire.
Parmi les entreprises financières, les banques ont marqué la hausse la plus importante, leur part dans l’actif net s’étant accrue de 4 points, passant de 2,5% en 2003 à 6,4% en 2004.
Wafa Gestion mène le peloton
Parmi les gestionnaires des actifs nets, Wafa Gestion, qui détient toujours la palme avec un montant de 18.165 MDH, soit une part de 22,4%, est suivi par BMCE Capital qui intervient à hauteur de 15,3% à 12.413 MDH. Pour la filiale du groupe BMCE Bank, et en terme de réalisations, les OPCVM actions sont parvenus à consolider, durant l’année 2004, les performances positives enregistrées au terme de 2003. Les OPCVM actions & diversifiés ont ainsi affiché des gains annuels allant de 6,5 à 12,6%, en ligne avec l’évolution des indicateurs de la Bourse. Les OPCVM investis en produits de taux ont, de leur côté, tiré profit de la surliquidité régnant sur la place et de la baisse des taux pour clôturer l’année 2004 avec des performances de 3% pour les fonds monétaires et de près de 7% pour les OPCVM obligataires.
CD2G, qui occupe la même position, avec 15,3% à 12.407 MDH, est talonné de près par Attijari Management qui détient 13,3% à 10.698 MDH.
Quant aux compagnies d’assurances et de réassurances, elles détiennent dans l’actif net des OPCVM 22,3 Mds de DH en 2004 contre 17,1 en 2003. Les organismes de prévoyance et de retraite ont suivi la même évolution : le montant total qu’ils détiennent dans cet actif est passé de 10,5 à 13,2 Mds de DH.
L’indice des OPCVM «actions» en hausse
L’indice des OPCVM «actions» a connu une évolution semblable à celle de l’indice Masi. Il a ainsi enregistré une hausse durant les huit premiers mois de l’année 2004 en atteignant son maximum durant la première quinzaine du mois de septembre.
Aussi, l’introduction en Bourse de la Banque centrale populaire a dynamisé le marché durant le mois de juillet. Cependant, à partir de la deuxième quinzaine de septembre, l’indice des OPCVM «action» a accusé une baisse importante, dont le niveau le plus bas a été relevé en octobre. Par ailleurs, cet indice a repris sa tendance à la hausse en décembre suite à l’introduction en Bourse de Maroc Telecom. Il a enregistré une variation de 11,8% par rapport au début de l’année.
L’indice des OPCVM «diversifiés» évolue de manière relativement similaire à l’indice des OPCVM «actions». La hausse enregistrée par cet indice est de 10,7% depuis le début de l’année 2004.
En raison de la baisse des taux obligataires et monétaires observée depuis le début de l’année 2004, l’indice des OPCVM «obligations» a enregistré une augmentation de 5,5% en 2004 contre 4,1% en 2003.
Au total, si cette épargne venait à être autrement plus stimulée, elle permettrait une meilleure diversification des risques, tout en dynamisant l’investissement domestique ainsi que la restructuration du système productif.


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