En dépit d'un contexte de crise mondiale, l'activité sur le marché monétaire et obligataire en 2009 a affiché des évolutions positives dans l'ensemble. C'est ce qui ressort d'une récente étude de la DEPF (Direction des études et des prévisions financières) du ministère des Finances. Ainsi, s'agissant du marché monétaire, il s'est maintenu en situation de besoin de liquidité, évalué à 17,7 milliards de DH, contre 11,3 milliards en 2008. Sur une moyenne quotidienne, le volume des échanges sur le compartiment interbancaire a régressé de 7,8%, passant de 2,94 à 2,72 milliards de DH entre 2008 et 2009. Un an auparavant, le volume des échanges s'est caractérisé par une hausse de 34,8%. Vu les conditions enregistrées en 2009, la tendance des taux monétaires s'est orientée à la baisse. Partant, le taux moyen pondéré (TMP) quotidien s'est élevé à 3,26% contre 3,37% une année plus tôt. Le marché obligataire accaparé par les banques Concernant les obligations privées, en 2009, les émissions ont relativement préservé leur niveau de l'année précédente, atteignant 11,2 milliards contre 10,3 milliards de dirhams. Sur l'ensemble de l'année, 16 émissions d'obligations privées ont été enregistrées. Le spread moyen à l'émission, toutes maturités confondues, a enregistré une hausse de 79 pbs, pour s'établir à 88 pbs. Le dynamisme du marché obligataire en 2009 est principalement dû aux émissions des banques. «Celles-ci ont accaparé plus de 49% de l'ensemble des émissions, grâce, en partie, à l'arrivée de la BCP en tant que nouvel émetteur», souligne l'étude. Pour sa part, Attijariwafa bank a réalisé, à elle seule, quatre emprunts obligataires d'un montant global de 2 milliards de DH, suivie par la SGMB avec un montant de 1,9 milliard de DH et de la BCP et de la BMCE, respectivement avec 1 et 1,5 milliard de DH. De leur côté, la SNI et Addoha ont également procédé à l'émission d'une valeur de 1,5 milliard de DH chacune pour une durée de 10 ans et au taux de 5,10% et 4,20% respectivement. Sur la même tendance, Autoroutes du Maroc a procédé à l'émission de trois emprunts d'une valeur globale de 3,4 milliards de DH. Outre ces opérations, l'année 2009 a enregistré l'arrivée de deux autres nouveaux émetteurs : CMT et Distra, pour des volumes respectifs de 250 et 50 millions de dirhams. Il est à noter que ces deux émissions ont été réalisées sous forme de placement privé.Pour ce qui est du marché des bons du Trésor, après la forte expansion de l'année 2008, la demande sur le marché primaire s'est distinguée par la continuité du trend haussier en 2009. Ainsi, elle est passée de 317 milliards à près de 449 milliards de DH. Quant au TMP sur l'ensemble des émissions de l'année, il s'est situé à 3,56%, soit un recul de 19 points de base par rapport à 2008. La dette privée fortement sollicitée Quant au marché de la dette privée, bien que le volume des émissions ait enregistré un recul de plus de 20% par rapport à 2008, il demeure une source de financement non négligeable pour les investisseurs. Et pour cause, le creusement du déficit de liquidité bancaire en 2009 a dynamisé ce compartiment, qui a vu ses émissions s'élever à près de 42 milliards de DH. Des transactions de taille, dont l'origine se trouve «dans l'alternative que ce marché présente pour les banques pour combler leur besoin en liquidité», indique-t-on chez la DEPF. En outre, le développement du compartiment «a été favorisé par la présence d'investisseurs potentiels qui sont à la recherche de réelles opportunités de placement dans un contexte de baisse de rendement sur le marché boursier», ajoutent les spécialistes du MEF. Concernant la structure des émissions, elle reste largement dominée par les émissions de certificats de dépôt (CD). Celles-ci ont accaparé, à elles seules, près de 47% des émissions totales. Elles sont suivies en cela par des émissions obligataires et des bons de sociétés de financement (BSF) qui ont drainé respectivement 31% et 14% du total des émissions privées. Baisse du volume des émissions de TCN À fin 2009, le volume des émissions de titres de créance négociables (TCN) s'est élevé à 29,2 milliards de DH, contre 37,6 milliards pour 2008. Néanmoins, malgré la baisse constatée, le volume des émissions demeure important, grâce principalement à la masse des émissions de certificats de dépôt. Ceux-ci représentent 67% du volume total des émissions de TCN, et se sont élevés à 19,7 milliards de DH. Les principaux émetteurs de ces titres sont Attijariwafa bank, Crédit du Maroc et BMCE Bank, à raison respectivement de 6,1 milliards, 4,2 milliards et 2,9 milliards de DH. En parallèle, les Bons de sociétés de financement (BSF) ont vu leur volume d'émission s'élever à 6,1 milliards de DH, alors qu'ils étaient à seulement 721 millions de DH un an auparavant. Les émissions des BSF, souscrites à hauteur de 70% par les établissements de crédit et la CDG, ont porté principalement sur les titres Eqdom (31%), Wafasalaf (28%) et Maghrebail (16%). Enfin, le volume des émissions des billets de trésorerie affiche 3,5 milliards de DH au lieu de 7,7 milliards au cours de la même période de l'année précédente. Emis par Maghreb Steel (1,8 milliard de DH), SNI (1,3 milliard de DH), Nexans Maroc (250 millions de DH) et Distrisoft (235 millions de dirhams), ces billets sont essentiellement souscrits par les OPCVM, à hauteur de 81%, le reliquat étant souscrit par les établissements de crédit et la CDG.