Face à la montée des risques dénoncés par Bank Al-Maghrib, les banques de la place se voient aujourd'hui confrontées à l'obligation de renforcer leurs fonds propres pour pouvoir tenir. Dans ce sens, le rapport de la Banque centrale relève que les fonds propres prudentiels des banques se sont établis à 81 milliards de DH à fin 2010, soit une progression de 12,6% comparativement à 2009. Les établissements bancaires poursuivent donc le renforcement de leurs assises financières puisqu'en 2009 déjà les fonds propres de ces banques avaient bondi de 18,8%. Cette évolution provient du renforcement des fonds propres de base suite à la mise en réserve d'une partie plus importante de leurs résultats bénéficiaires, d'un côté, et de l'augmentation du capital de certaines banques, d'autre part. Le recours aux émissions de dettes subordonnées, très en vogue en 2009, a cependant été limité en 2010, mais demeure un moyen apprécié par les banques. En tout, après une hausse de 47% l'année précédente, les emprunts subordonnés ont augmenté de 3,7% en 2010. Selon Bank Al-Maghrib, cette évolution aurait pu être plus significative si certaines banques n'avaient pas atteint les limites réglementaires sur ces instruments ainsi que l'importance accrue accordée aux fonds propres de base pour apprécier la solvabilité. Ce constat est particulièrement avéré au niveau de la part des fonds propres de base, qui représentent aujourd'hui 79% du total des fonds propres prudentiels, soit un cumul de 64 milliards de DH, en hausse de 14,3%, d'une année à l'autre, contre 8,8%. Dans ce contexte, le ratio de solvabilité des banques s'est, de nouveau, amélioré en affichant des niveaux supérieurs aux exigences réglementaires minimales. Ainsi, le ratio moyen de solvabilité, calculé sur base sociale, s'est établi, à fin décembre 2010, à 12,3% après 11,8% en 2009 et 11,2% en 2008. Cette évolution s'explique par une augmentation des fonds propres plus forte que celle des exigences au titre des trois risques connus du métier bancaire. À l'instar du ratio de solvabilité, le ratio des fonds propres de base s'est renforcé de 0,5 point à 9,7%, après une détérioration de 0,3 point en 2009, soit 9,2%. «Calculé sur base consolidée, le ratio moyen de solvabilité s'est établi à 12,7%, contre 12% et le ratio des fonds propres de base s'est maintenu à 9,6%», précise-t-on au sein de Bank Al-Maghrib. Si à ce jour les établissements bancaires ont pu relever le niveau de leur solvabilité en injectant du cash dans leurs fonds propres, la question qui se pose aujourd'hui renvoie vers leur capacité à poursuivre sur le même trend, sachant que le niveau du risque, lui, ne manquera certainement pas de gonfler davantage.