Le Maroc se rapproche de la finalisation d'une route stratégique reliant Smara à la Mauritanie : Un nouveau corridor qui renforce la coopération économique et sécuritaire    La Chine soutient le parcours de développement de la Mauritanie et confirme la profondeur de ses relations avec Nouakchott    Le Maroc et le Vietnam s'engagent à renforcer la coopération parlementaire    Zouj Bghal: Les autorités algériennes relâchent un groupe de 36 Marocains    Nasser Bourita reçu à Brazzaville par le président Denis Sassou-Nguesso    Fiscalité, Mondial 2030, Etat social... Le grand oral de Lekjaa à la CGEM    Le Maroc et la Mauritanie renforcent la coopération énergétique face aux tensions régionales avec l'Algérie : le projet de connexion électrique s'ouvre à de nouvelles perspectives    L'Hydrogène Vert : Une Solution Prometteuse pour la Transition Energétique    Hatim Seffar, un nouveau PDG de la SGLN    Chambre des représentants: Adoption à la majorité d'un projet de loi portant organisation de la profession d'huissier de justice    Territoires durables : Lancement à Rabat d'un projet commun entre le Maroc, l'Allemagne et le Danemark    La révolution des élèves en Algérie : Manifestations des jeunes contre la situation de l'éducation et un avenir incertain    Trump reclassifie les Houthis en tant qu'organisation terroriste étrangère    Liban : Amal s'accroche au portefeuille des finances    Une prison de haute sécurité pour les 100 trafiquants les plus dangereux de France    L'étudiant qui voulait égorger Ahmed Assid écope de sept ans de prison    La première loi anti-immigration de Trump adoptée par le Congrès    Le vice-directeur du journal "La Vanguardia" espagnol écrit : Trump ouvrira un consulat américain à Dakhla, et la France également    CAN (Maroc-2025): Le tirage au sort prévu lundi prochain au Théâtre national Mohammed V à Rabat    Tennis .Open d'Australie 25 : L'Américaine Madison Keys et la Biélorusse Aryna Sabalenka finalistes    Botola D1 / MAJ de la J17: Les ''Africains'' de retour ce jeudi!    Tennis .Open d'Australie 2025 : Les demi-finales masculines vendredi matin    La World Surf League revient à Taghazout pour le Pro Taghazout Bay    Chakib Alj exprime son soutien à Fouzi Lekjaa pour l'organisation de la Coupe du Monde 2030    Taounate: 10.800 bénéficiaires de l'opération « Riaya » 2024/2025    Ouarzazate: Deux individus interpellés pour escroquerie présumée sur des candidats à l'immigration    Nouvelles nominations dans les services de la Sûreté nationale : priorité aux jeunes compétences    Refus de la polygamie : Une femme tuée par son mari à El Jadida    Tourisme rural : un programme doté de 188 millions de dirhams pour valoriser seize villages    Viol collectif d'une fille handicapée : report du procès au 5 février    1-54 : Il était une foire… où l'art africain brillait de mille feux    Riyad. Le caftan marocain fait sensation aux Joy Awards    Souveraineté sanitaire. L'Afrique doit s'y mettre    Imlil, Imessouane, Ain Leuh…188 MDH pour la valorisation de 16 villages    El Guerguerat. 37 kg de cocaïne dissimulée dans les moteurs de camions    Bilan 2024. 78.685 tentatives d'émigration irrégulière avortées au Maroc    Las Palmas. Ayman El Wafi dans le viseur !    De la musique à la gastronomie, le Maroc brille à l'Unesco    Energean recentre sa stratégie sur le gaz naturel et renforce sa présence au Maroc et en Israël    Le Front de libération de l'Azawad libère un otage espagnol grâce à une opération coordonnée, l'Algérie s'empare indûment de tout le mérite    Les prévisions du jeudi 23 janvier    Dix-sept députés seulement approuvent le projet de loi portant organisation de la profession d'huissier de justice    Crise Alger-Paris : Bruno Retailleau dénonce une relation "asymétrique" où l'Algérie "offense la France"    Bensaid : le Pass Jeunes est un levier pour restaurer la confiance des jeunes en l'Etat    Le Roi de la vanne Laurent Baffie en spectacle au Théâtre Meydene à Marrakech    FICAM 2025 : Le cinéma d'animation en interaction avec le jeu vidéo à Meknès    Exposition: Fatna Gbouri, de la cambrousse aux prestigieuses collections    Visé par un mandat d'arrêt international, le rappeur Maes interpellé à Casablanca    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La Cour, le nouvel arbitre du jeu constitutionnel
Publié dans Les ECO le 28 - 06 - 2011

Depuis que l'on a commencé à avoir des bribes d'informations sur ce que contiendra la nouvelle Constitution, jusqu'à aujourd'hui encore et après la publication du projet de ce texte constitutionnel, la question de la séparation des pouvoirs dans le champ politique a capté l'attention. Dans ce contexte, le rôle de la Cour constitutionnelle a souvent été omis, ou du moins, mal interprété. En effet, cet organe se dresse, désormais,comme la nouvelle instance chargée de départager tous les pouvoirs dans le cadre du projet de la nouvelle Constitution. Car, il faut savoir que le rôle de cette entité est double: consultatif et décisionnel. D'abord, le roi ne peut dissoudre les deux Chambres ou l'une d'elles qu'après avoir consulté le président de la Cour. La même obligation est prévue pour «les engagements internationaux qui peuvent être déférés à la Cour constitutionnelle avant leur promulgation ou leur ratification par le roi».
Organisation
Le projet ne dit rien sur l'effet de cette consultation ni sur le sens du feu vert requis par la Cour pour que la décision du souverain puisse prendre effet. C'est une loi organique qui devrait clarifier davantage cet aspect. Par ailleurs, la Cour est composée de douze membres nommés pour un mandat de neuf ans non renouvelable. Six membres sont désignés par le roi, dont un membre proposé par le secrétaire général du Conseil supérieur des oulémas, et six membres sont élus, moitié par la Chambre des représentants, moitié par la Chambre des conseillers. Le projet a instauré la règle «d'un vote à bulletin secret et à la majorité des deux tiers des membres composant chaque Chambre», stipule le projet soumis à référendum. Cette composition nouvelle met à pied d'égalité les attributions du roi et celles des deux Chambres pour la composition de la Cour, dont le président est nommé par le souverain. La procédure, la situation de ses membres ainsi que «les fonctions incompatibles, dont notamment celles relatives aux professions libérales», précise le projet, seront également déterminées par la loi organique attendue. Deux champs d'intervention majeurs ont été tracés pour la Cour : l'un concerne la régularité de l'élection des membres du Parlement, tandis que l'autre couvre les opérations de référendum. Il s'agira essentiellement de valider toutes les lois organiques prévues par le nouveau texte constitutionnel avant leur promulgation, de même qu'elle aura un droit de regard sur les règlements de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers, avant leur mise en application.
Tous ces textes «doivent être soumis à la Cour constitutionnelle qui se prononce sur leur conformité à la Constitution», stipule le projet. Il faut remarquer que la question des délais a également été textuellement prévue par le projet, afin de dissiper les doutes quant à la déclaration d'incompétence qui pourrait être invoquée par les magistrats constitutionnels. Ces délais varient de 8 jours à un mois, selon l'urgence des questions que la Cour serait amenée à résoudre. Un temps beaucoup plus important a été donné à la Cour pour statuer sur la régularité de l'élection des membres du Parlement. Le projet accorde une période d'un an à la Cour pour annuler un mandat qu'elle juge être obtenu dans des circonstances irrégulières.
Aussi...
La Cour peut aussi statuer au-delà de ce délai, «par décision motivée, dans le cas où le nombre de recours ou leur nature l'exige», souligne la mouture officielle du projet de nouvelle Constitution. Sur le volet des déclarations d'inconstitutionnalité, les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d'aucun recours et elles «s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles».
Les partis toujours «méfiants»
Les rapports entre les partis politiques et la Cour constitutionnelle n'ont jamais été très amicaux. Cette situation qui n'est pas propre au Maroc découle en fait des missions qui sont dévolues à la Cour et qui sont relatives à la validation des élections.
«Cela est tout à fait normal, soutient Aziz Chahir, enseignant-chercheur en sciences politiques à l'Université Hassan II de Casablanca. La future Cour échappe à l'emprise de la hiérarchie judiciaire et administrative, de même que la moitié de ses membres et son président sont nommés par le roi, ce qui fait de cette nouvelle instance l'un des garants irremplaçables de l'appréciation de la régularité du scrutin». Cela veut dire que c'est la Cour qui valide la légitimité des élections, et «c'est elle qui validera en fin de compte la légitimité populaire qui sera accordée au futur président du gouvernement, issu des urnes», souligne le même analyste. C'est pour dire que la Cour aura une fonction de légitimation des lois et des instances gouvernantes, vu les importantes attributions qui lui ont été réservées par le projet soumis à référendum. «Les deux lois organiques attendues nous diront plus sur le nouveau rôle attendu de la Cour ainsi que des procédures relatives à la réception des requêtes pour inconstitutionnalité des lois appliquées par les tribunaux».
L'exception d'inconstitutionnalité, nouvelle attribution de la Cour
Les dispositions du projet constitutionnel engagent un changement profond du statut de la Cour constitutionnelle. D'abord, la règle du partage du droit de nomination entre le roi et les deux chambres est à souligner, et indique que l'autonomie de la Cour pourra être sauvegardée. Les attributions de la future Cour constitutionnelle couvrent également «l'exception d'inconstitutionnalité soulevée au cours d'un procès, lorsqu'il est soutenu par l'une des parties, que la loi dont dépend l'issue du litige porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution». L'article 134 du projet ouvre ainsi de nouveaux horizons aux justiciables qui se sentent lésés par une loi qu'ils jugent contraire à l'esprit de la nouvelle Constitution. Cette nouvelle mesure veut mettre en place un contrôle a posteriori sur les diverses lois qui seront élaborées, après les feux verts exigés désormais de la part du Conseil Economique et Social (CES) chargé de donner son avis sur les lois avant leur adoption. Cette nouvelle mesure relative au contrôle d'inconstitutionnalité permettrait aussi aux avocats de jouer un nouveau rôle en matière de contrôle des lois, puisque les exceptions d'inconstitutionnalité devraient être soulevées au cours des procès. «Une loi organique fixe les conditions et modalités d'application du présent article», précise le législateur afin de fixer les nouvelles modalités de ce recours. Plusieurs lois actuelles semblent être concernées, et plusieurs cas ont été soulevés par les groupes parlementaires. Reste à réguler l'aspect de l'encombrement du juge constitutionnel par des affaires qui n'entrent pas dans cette catégorie et qui présentent un risque majeur pour le bon fonctionnement de la prochaine Cour constitutionnelle.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.