Sommaire Télécharger le PDF Actualité : Bourse de Casablanca: La valorisation globale franchit la barre des 500 milliards Placements : Palmarès OPCVM: Retour en force des fonds actions Marchés : Les taux poursuivent leur baisse Conseils :Quels critères d'éligibilité au Capital Investissement ? La mise en place d'un véritable marché de prêt de titres au Maroc est un enjeu de taille. Pour concrétiser ce projet, six chantiers devront être accomplis avec succès. Très attendu par les opérateurs de marché, le prêt emprunt de titres est l'un des projets phares de la réforme du marché des capitaux. Dans ce sens, le cabinet d'étude spécialisé dans les marchés financiers, Cejefic Consulting, avec l'appui de la Bourse de Casablanca, a consacré une nouvelle étude au prêt-emprunt de titres. Se voulant un document stratégique et un outil opérationnel, l'étude comporte un benchmark international, une analyse des textes réglementaires, depuis l'entrée en vigueur de la loi en février 2013. L'étude a également étudié les risques liés à ce genre d'opération ou encore les facteurs clés de succès nécessaires à leur développement. Ainsi, une fois mis en place, le prêt de titres promet de redynamiser la Bourse de Casablanca et de lui assurer davantage d'attrait. «J'espère que ce marché se développera, car les pré-requis sont nombreux. Le prêt de titres est une mesure qui pourra, si elle est bien développée, apporter une réelle sophistication à notre marché», confie Brahim Sentissi, directeur et fondateur de Cejefic Consulting. Apports certains Aujourd'hui, le marché boursier marocain reste cher (le PER du Masi est autour de 18 alors que ceux des indices MSCI Emerging Markets et MSCI Frontier Markets sont de 13). «Le prêt de titres, via la vente à découvert, permettra de passer d'un marché «one way», où on ne peut se positionner qu'à la hausse sur les titres, à un marché où les opérateurs qui ont des anticipations baissières pourront s'exprimer, ce qui aura pour résultat -je l'espère- une rationalisation des valorisations de titres», nous explique Brahim Sentissi. Par ailleurs, le marché casablancais est caractérisé par des volumes très faibles. Le fait de «réintégrer dans le circuit» des titres qui, à la base, sont dormants permettra d'augmenter les volumes. De plus, l'emprunt de titres permettra de faciliter l'accès au financement des institutions financières et facilitera la tâche des teneurs de marché. Enfin, «si on se projette un peu dans l'avenir, le prêt de titres est un préalable essentiel à de nombreuses opérations et stratégies, comme le marché à terme, certains produits structurés, certaines stratégies de couverture, les fonds long/short, etc», affirme l'expert. Une chose est sûre: les apports attendus des opérations de prêt de titres ne sont pas négligeables. Sa mise en place permettra l'amélioration de l'offre de la Bourse et surtout de la liquidité de la place, préalable à d'autres instruments et mécanismes financiers. Seule ombre au tableau: la mise en place d'un véritable marché de prêts de titres au Maroc est un enjeu de taille. Pour concrétiser ce projet, divers challenges devront être relevés. Nécessaires amendements Six facteurs clés de succès ont justement été identifiés par l'étude Cejefic Consulting, à commencer par une règlementation adaptée. Des amendements de la règlementation actuelle sont encore nécessaires pour le développement du marché, ainsi que des clarifications sur ce que peuvent faire certains opérateurs comme les institutionnels. Le deuxième facteur de succès identifié par le cabinet d'étude et de conseil financier est la transparence du marché. «Le marché de prêt de titres étant un marché de gré à gré, il semble important de pouvoir disposer de statistiques de marché», souligne le directeur du cabinet. La formation des acteurs est un préalable à la mise en place des opérations de prêt de titres. Cette nouvelle activité étant complexe, des compétences pointues et adaptées aux spécificités du marché marocain doivent être développées. En outre, le prêt de titres de la part des institutionnels constitue une condition nécessaire. En effet, l'essentiel du gisement des titres étant aujourd'hui chez les institutionnels, le marché du prêt de titres ne pourra se développer s'ils ne prêtent pas une partie de leurs titres. De même, il y a besoin de l'émergence d'intermédiaires spécialisés. Ces derniers ont un rôle important: ils s'assurent avant les opérations que la convention-cadre qui lie les prêteurs et les emprunteurs est conforme. Ils permettent la mise en relation des prêteurs et des emprunteurs, s'assurent du bon déroulement opérationnel du prêt de titres (tâche au demeurant très complexe) et enfin permettent une traçabilité de ces opérations, notamment vis-à-vis du régulateur. Ainsi, ce marché ne pourra se développer sans l'émergence et le développement de ces intermédiaires. Enfin, le développement du marché de prêt de titres ne pourra se réaliser sans la liquidité des titres. En d'autres termes: le prêt de titres, s'il peut d'un côté apporter de la liquidité, ne peut être effectué que sur des titres un minimum liquides. ...Lire la suite