L'ambassade du Maroc au Royaume-Uni a organisé récemment une conférence sous le thème : «Le Maroc, une porte d'entrée d'affaires vers l'Afrique». L'objectif est de renforcer le positionnement de Casa Finance City comme hub vers le continent et appuyer l'intégration et la co-émergence au niveau du continent africain. Faire de Casablanca un hub financier vers l'Afrique ou tout simplement faire du Maroc une porte des affaires dans le continent. C'est le défit que doit relever le pays. Pour cela toute une stratégie a été construite avec un plan de communication de marketing et de sensibilisation pour l'accompagner. C'est dans ce sillage que l'ambassade du Maroc au Royaume-Uni a organisé récemment une conférence sous le thème : «Le Maroc, une porte d'entrée d'affaires vers l'Afrique». Un événement qui a vu la participation d'une délégation pesante composée du ministre de l'Economie, du ministre délégué auprès du ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, chargé des petites entreprises et de l'intégration du secteur informel, du DG de l'OCP et co-président du Conseil d'affaires maroco-britannique, du DG de l'ONHYM du DG de Casablanca Finance City, du DG de la Bourse de Casablanca, et du DG de l'ADEREE. Une occasion pour cette délégation de relater, devant des représentants de plus de 300 entreprises, les avancées économiques réalisées par le Maroc. Ces avancées qui sont le résultat de stratégies sectorielles bien réfléchies et «une stabilité politique exceptionnelle dans la région», comme le précise d'ailleurs, et à juste titre, l'ambassadeur britannique au Maroc, Clive Anderton. Pour Mamoune Bouhdoud, ministre délégué auprès du ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, chargé des petites entreprises et de l'intégration du secteur informel, «entre 1994 et 2014, le Maroc a su triplé son PIB, grâce, entre autres, à la combinaison des stratégies d'internationalisation et sectorielles. Ce qui lui a permis une insertion accélérée dans l'économie mondiale». Durant ces années, le développement économique du Maroc a été fait grâce aux investissements aussi bien locaux qu'étrangers et grâce aussi à la construction de nombreuses infrastructures (portuaires, routières, aéroportuaires...). Un développement qui permet aujourd'hui au pays de nouer des partenariats commerciaux qui sont bénéfiques aux pays partenaires. Parmi ces pays, il y a le Royaume-Uni. «Ces relations ont été couronnées récemment par la signature au Maroc, de trois conventions de partenariat entre le Groupe de la Bourse de Londres et la Bourse de Casablanca», souligne Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des finances. Ces conventions qui s'ajoutent à celles de 2012 entre Casablanca Finance City et la City de Londres, sont la consécration d'un dynamisme qui caractérise le secteur financier marocain. «C'est aussi, une reconnaissance du degré de maturité atteint par le secteur financier marocain qui est appelé à jouer pleinement son rôle en matière de financement de l'économie marocaine». Ce rôle peut être pleinement joué grâce aux réformes entreprises dans le secteur financier et qui porte sur la consolidation de la stabilité financière, l'approfondissement du rôle des marchés financiers et le renforcement de l'inclusion financière (www.leseco.ma). Positionner Casablanca Finance City Ces réformes visent, entre autres, à positionner confortablement Casablanca Finance City en tant que catalyseur de la coopération Sud-Sud. «Il s'agit aussi de renforcer l'intégration et la co-émergence au niveau du continent africain», note Boussaid. Il est aussi question de financement des stratégies sectorielles lancées par le Maroc, notamment dans les secteurs innovants de l'énergie, des services à forte valeur ajoutée, de la logistique et de l'industrie, le but étant d'appuyer l'émergence économique. «L'industrialisation est le moyen le plus simple pour lancer l'émergence économique. Et nous estimons que c'est la prochaine étape pour démontrer et valoriser le potentiel marocain», note le ministre délégué auprès du ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, chargé des petites entreprises et de l'intégration du secteur informel. «Pour cela, le Maroc doit pérenniser et développer des relais de croissance afin d'initier une accélération industrielle», ajoute le ministre. Un travail qui est déjà en cours d'exécution avec les stratégies industrielles qui ont lancé des secteurs prometteurs et qui ont bien placé le Maroc sur la scène industrielle mondiale : (aéronautiques, automobile, offshoring..). Aujourd'hui, le bilan est plus que satisfaisant. Entre 2008 et 2012, les exportations industrielles ont augmenté de plus de 22%. En tête de ces exportations, le secteur automobile qui a dépassé les phosphates. Ceci sans oublier la création de plus de 110.000 emplois. Cela va de soit car le Maroc ambitionne de passer à un ranking industriel plus élevé. Par ailleurs et en attendant les investissements recherchés dans l'industrie, le London Stock Exchange Group et Maroclear, dépositaire central des valeurs mobilières au Maroc, concrétisent les relations de plus en plus poussées entre le Royaume-Uni et le Maroc. Les deux institutions viennent de signer récemment un accord de coopération pour élargir la gamme de services de FTSE-100 (Financial Times Stock Exchange - spécialisée dans le calcul et la diffusion d'indices boursiers) de London Stock Exchange Group au Maroc. En plus clair, Maroclear a signé un partenariat d'inscription assisté à la bourse de Londres pour l'attribution d'identificateurs d'entités juridiques pour le marché marocain. Pour sa part le London Stock Exchange Group, Monte Titoli, donne au dépositaire central marocain un accès à l'infrastructure européenne de règlement de titres. Une opération qui va permettre aux clients de Maroclear de profiter de la réglementation des transactions transfrontalières en Europe. Ils pourront ainsi bénéficier des avantages du régime de TARGET2-Securities. Ce dernier qui est une plateforme paneuropéenne unique pour le règlement des titres développés par la Banque centrale européenne (BCE) sera opérationnel en juin 2015. Pour rappel, en juin dernier, les London Stock Exchange Group et la Bourse de Casablanca (CSE) avaient annoncé un accord stratégique pour développer l'activité du CST dans les régions d'Afrique centrale, occidentale et du Nord. «Cette extension de notre partenariat avec les fournisseurs d'infrastructures du marché marocain représente une autre étape importante et de nouvelles opportunités d'affaires et d'investissements. En élargissant la gamme des services des marchés de capitaux disponibles pour les institutions et les acteurs du marché marocain, nous pouvons assurer des liens économiques entre le Royaume-Uni, l'Europe et la région», souligne Xavier Rolet, directeur du London Stock Exchange Group. Aujourd'hui l'accord signé permet de renforcer la relation stratégique déjà établie entre la Bourse de Londres et la Communauté financière au Maroc. Le pétrole aussi... Le partenariat maroco-britannique s'étend au forage pétrolier. Un domaine qui intéresse, de plus en plus, les entreprises britanniques. D'ailleurs, celles-ci sont en force au Maroc (l'entreprise anglo-turqu Genel Energy, Cairn Energy)... Là les annonces de découverte de gisements pétroliers sont de plus en plus fréquentes. Mais pour la directrice générale de l'ONHYM, Amina Benkhadra, présente aussi lors de l'évènement de Londres, «il faut attendre l'analyse pétro-physique pour être dans une meilleure position avant de parler du potentiel, mais à coup sûr il y a des signes de l'existence du pétrole».