La décision du gouvernement britannique de désigner le Maroc parmi 10 pays avec lesquels Londres veut renforcer sa coopération stratégique, représente une nouvelle reconnaissance des efforts de développement tous azimuts consentis par le Royaume. -Par Abdelghani AOUIFIA- La décision a été annoncée jeudi par le ministre britannique du commerce international, de l'investissement et des petites entreprises, M. Lord Mervyn Davies, lors d'une rencontre du dialogue ministériel bilatéral dans son volet économique, tenue dans la capitale britannique. Le ministre de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies, M. Ahmed Réda Chami, s'est réjouit de cette décision, relevant qu'elle implique que les autorités britanniques accorderont plus d'attention au Maroc en vue de développer les échanges commerciaux et encourager les investissements. Des représentants de la communauté d'affaires britannique, ayant pris part à cette rencontre, ont relevé que la décision du gouvernement britannique conforte le Maroc dans sa position de destination prometteuse pour les investisseurs étrangers. "Le Maroc a entrepris, durant les dernières années, d'importantes réformes économiques qui le place en position pour attirer davantage d'investissements étrangers", a confié à la MAP M. Michael Thomas, Directeur général de la Middle-East Association (MEA), qui oeuvre pour le renforcement des liens commercial et économique entre le Royaume-Uni et le Moyen-Orient. Les grands projets lancés par le Maroc, dont Tanger-Med et les efforts fournis pour ériger la bourse de Casablanca en un hub de la finance régionale, sont venus renforcer la cote du Maroc sur l'échiquier économique, a estimé M. Thomas, soulignant que ces efforts envoient un message fort à l'adresse de la communauté d'affaires internationale, y compris britannique. La MEA attache une grande importance au renforcement des échanges économique et commercial gagnant-gagnant entre le Maroc et le Royaume-Uni, a-t-il dit, mettant l'accent sur la nécessité d'intensifier les efforts pour mieux faire connaître les potentialités du Maroc en Grande-Bretagne. Pour concrétiser un tel objectif, les opérateurs britanniques estiment que le projet, actuellement en cours, de mettre en place à Londres une agence pour la promotion des investissements au Maroc, apportera une grande contribution aux efforts déployés dans cette direction. Un tel cadre, indique Thomas, servira de moyen de fournir non seulement à la communauté d'affaires britanniques, mais également aux investisseurs étrangers implantés au Royaume-Uni, les informations nécessaires sur les réelles potentialités du Maroc et sa position en tant que plate-forme vers d'autres régions en Afrique et dans la région du Moyen-Orient. De son coté, M. David Croxson, Président de l'association des constructeurs automobiles britanniques (SMMT), a souligné que le Maroc offre de grandes opportunités dans ce secteur particulier. "Le Maroc, de par le savoir-faire qu'il a pu développer dans ce domaine et sa position géographique, peut servir de plate-forme vers l'Afrique", a-t-il dit, notant que cette position géographique renforce la compétitivité du Maroc par rapport à d'autres pays en Afrique comme l'Egypte et l'Afrique du sud. L'industrie automobile et celle de l'aéronautique ont retenu une attention particulière lors de cette rencontre, les deux pays voulant procéder à un ciblage précis des domaines pouvant tirer leur coopération vers le niveau tant souhaité. Un tel ciblage demeure, selon le patron de la SMMT, "la meilleure approche" à même de concrétiser la volonté des responsables marocains et britanniques de jeter les bases d'un partenariat économique réussi. Le pole financier est aussi perçu par les représentants de la communauté d'affaires britannique comme l'un des secteurs qui s'offrent à ce partenariat, comme l'a indiqué M. Wayne Evans, directeur du département international au sein de l'International Financial Services London (IFSL), une organisation indépendante représentant l'ensemble de l'industrie britannique des services financiers. "La City (quartier financier de Londres) est engagée depuis longtemps dans une coopération avec le Maroc", a-t-il dit, rappelant que cette coopération a culminé avec la tenue en novembre 2009 à Londres de la première conférence internationale sur les opportunités d'investissement au Maroc. "Nous continuons de travailler ensemble", a-t-il dit, ajoutant que ce processus devra s'accentuer sous la houlette du nouveau lord-maire de la City, M. Nicholas Anstee. "Les divers organismes de la City demeurent disposés à fournir l'assistance nécessaire au Maroc dans le cadre de ses efforts de renforcer la position de la place financière de Casablanca", a-t-il dit, soulignant l'importance des efforts consentis par le Maroc pour faire connaître ses potentialités au Royaume-Uni. "La vocation du Maroc en tant que pays ouvert à tous les opérateurs économiques et financiers n'est plus à démontrer et nous sommes prêts à continuer de travailler pour faire de Casablanca notre portail vers la région", a-t-il dit.