4 ans après le renouvellement de ses systèmes d'exploitation des jeux, la Marocaine des jeux et du sport se dirige vers une reconduction automatique du contrat qui la lie à son fournisseur grec. La plupart des objectifs fixés en 2010 ont été atteints par le bookmaker marocain qui bénéficie toujours du monopole sur le marché. L'ouverture vers l'Afrique reste une option sérieuse pour la hausse de son chiffre d'affaires, qui a été doublé entre 2009 et 2013. Le marché marocain des paris sportifs semble tenir toutes ses promesses pour l'opérateur national. À une année avant la fin du contrat qui lie Intralot et la Marocaine des jeux et du sport, lequel couvre la période 2010-2015, tous les indicateurs sont réconfortants pour un très probable renouvellement du contrat liant les deux parties. Ledit contrat de prestations de services et d'infogérance pour la fourniture et l'installation d'un nouveau système d'exploitation des jeux conclu entre la MDJS, la société de gestion de la loterie nationale d'une part et la société Intralot SA, est actuellement évalué par le département de tutelle. Entré en vigueur le 8 août 2010, cette convention avait essentiellement un double objectif : «la démocratisation du jeu» et la mise en place du «jeu responsable». Le bilan actuel montre que la MDJS a réussi à mettre en place un nouveau schéma directeur informatique ainsi qu'un plan d'action pour se conformer au label RSE de la CGEM. Plusieurs actions ont été par conséquent engagées en 2013 pour prévenir la corruption, assurer le respect de la vie privée des joueurs et protéger leurs données personnelles. La montée en puissance de la société se confirme aussi à travers la forte diversification de ses produits via son ouverture sur différents sports autres que le football ainsi que la mise en place de paris en ligne afin de mieux cibler son offre. Au niveau continental, les conventions, sans impact financier, qui ont été déjà signées avec les loteries du Sénégal et de la Côte d'Ivoire ne semblent pas suffire pour la MDJS, qui compte étendre son réseau africain en matière d'assistance technique pour l'exploitation des jeux. Ambitions continentales Le souci de renforcer sa présence sur le continent ne doit pas occulter plusieurs problèmes rencontrés jusqu'à présent. Le 1er sujet qui préoccupe l'opérateur est celui de l'extension du réseau des détaillants et la pénétration dans le rural. Même si le chiffre d'affaires de la MDJS est passé de 788 MDH en 2009 à 1,5 MMDH en 2013, à l'instar de la hausse remarquable des bénéfices de l'opérateur, qui ont atteint 234 MDH l'année écoulée, le problème de la concentration des détaillants reste posé. Le contrat de 2010 prévoit en effet de porter leur nombre à 2.500 en 2015. L'autre sujet qui pourrait inquiéter le management du bookmaker marocain est sans aucun doute l'efficience du système de protection des mineurs qui demeure hybride, notamment au niveau des détaillants dont la majorité respecte peu ou pas les conditions de participation relatives à l'âge légal de la majorité. Le faible pourcentage des clients en ligne qui n'arrivent pas à dépasser 1% des paris effectués, ainsi que le fait que 60% des paris sportifs se font sur le championnat espagnol posent également des problèmes quant à la commercialisation de certains championnats. Le principal fait marquant durant la saison sportive écoulée est l'ouverture de l'opérateur vers les équipes de seconde division de la Botola, qui a été perçue comme un effort supplémentaire de la société pour augmenter l'intérêt de son produit pour le public marocain. Il est par ailleurs à rappeler que lors du Mondial au Brésil de nouvelles formules de jeu ont été proposées au public, ainsi la valeur des tickets gagnants lors de cette compétition a donc dépassé 32 MDH. Développement du sport : MDJS, merci ! Grâce aux apports de la MDJS, le Fonds national de développement du sport (FNDS) a pu garder ses indicateurs au vert. La contribution au financement des contrats d'objectifs qui s'étalent jusqu'à 2016 sera prioritaire. Classée dans la rubrique des fonds destinés au renforcement des infrastructures par le budget 2014, la contribution au FNDS reste parmi les plus importantes missions dévolues à la MDJS. Actuellement, le gouvernement compte sur cet outil incontournable pour le financement des politiques publiques dans le domaine du sport. En attendant la note de cadrage du budget sectoriel 2015 du département de la Jeunesse et du sport, les ressources du fonds seront affectées, durant les deux prochaines années, au développement des infrastructures sportives, notamment de proximité, en vue de soutenir les actions des fédérations et les programmes de formation des acteurs du sport national. Les recettes et les dépenses du FNDS ont enregistré, au titre de la période 2010-2012, une diminution annuelle moyenne, respectivement, de 8,76% et 8,21%. Les actions financées par le fonds englobent le soutien aux fédérations sportives, l'augmentation de la capacité de formation de l'Institut national d'athlétisme, et la participation à la mise à niveau du football. La forte dynamique a été accompagnée par le soutien aux fédérations sportives auxquelles le montant global des subventions octroyées est passé de 39,8 MDH en 2008 à 168,6 MDH en 2013. 40 fédérations bénéficiaires Les contrats d'objectifs étalés sur la période 2013-2016 et les contrats-programmes, visant l'amélioration de la pratique du sport et le renforcement de sa professionnalisation, ont bénéficié à prés de 40 fédérations. Dans la même optique, le FNDS contribue également, et en partenariat avec les collectivités territoriales et le secteur privé, au financement du programme d'infrastructures sportives de proximité portant sur la réalisation, durant la période 2009–2016, de 1000 clubs socio-sportifs de proximité pour un coût global de 750 MDH dont la moitié est prise en charge par le fonds. A noter que le total des bénéfices de la MDJS est versé au fonds qui reste le principal bras financier de l'Etat dans le domaine sportif. La feuille de route fixée pour le fonds se focalise exclusivement sur l'accompagnement du professionnalisme des clubs marocains dont la tenue de la Coupe du monde des clubs pour la 2e année consécutive au Maroc a été un élément stimulateur. Il est à rappeler que les députés de la 1re Chambre ont déjà émis des recommandations destinées à intégrer les recommandations émises par la Cour des comptes dans son rapport 2011, lesquelles concernent la transparence en matière de financement du fonds. La bataille de l'image de marque L'année 2014 aura été bénéfique du point de vue du capital confiance de la MDJS. La certification de niveau 4, soit le plus haut niveau possible en matière de «jeu responsable», délivrée par la «World Lottery Association» (WLA) et le certificat d'alignement au référentiel jeu responsable de l'European Lotteries Association ont été décrochés. L'opérateur a été le premier bookmaker africain à obtenir ce niveau de certification, ce qui lui a permis d'intégrer le Comité du jeu responsable de la WLA en tant qu'unique représentant du continent africain. Il est à noter aussi l'élection en juin dernier de Younes El Mechrafi, dg de la MDJS, au sein du Comité exécutif de la WLA en tant que représentant du continent africain, après son élection en tant que secrétaire général de l'Association des loteries d'Afrique (ALA). Durant l'année 2015, l'opérateur renforcera la mise en place des standards les plus stricts de la responsabilité sociale, du jeu responsable, de la sécurité et de la gestion du risque qui forment les principaux volets d'une bonne gouvernance.