Le dossier de la publicité des jeux de hasard n'est-il pas clos ? Du côté de la Marocaine des Jeux, en tout cas, cela ne semble pas être le cas puisqu'aujourd'hui, la stratégie de marketing du bookmaker de l'Etat est en passe d'être mise à plat. Un audit portant sur la stratégie marketing adoptée par l'opérateur Intralot, celui-ci lié par un contrat d'infogérance avec la Société de gestion de la loterie nationale (SGLN) et la Marocaine des jeux (MDJS). L'étude en question devrait se focaliser sur les deux derniers exercices financiers (2010 et 2011), à savoir que le contrat d'infogérance avait été signé le 8 août 2010. Aujourd'hui, les deux opérateurs spécialisé dans le jeu de hasard s'apprêtent à charger un prestataire externe de ladite mission, via un appel d'offres en deux lors: le premier relatif au plan marketing adopté par Intralot, d'une part, et le second lot portant sur les dépenses afférentes aux actions marketing. La finalité consiste à permettre à la MDJS et à la SGLN de se faire «une opinion claire sur la gestion marketing mise en avant par Intralot pour la promotion et le développement de chacun des produits desdites sociétés, ainsi que sur le niveau de respect des engagements contractuels», précisent les deux sociétés. Dans le détail, cette mission devra s'atteler principalement à «l'appréciation de (la) stratégie adoptée» par Intralot, la vérification de «l'existence d'un plan prévisionnel de lancement des nouveaux jeux» et son examen, et la «vérification de la concordance entre la stratégie et le plan marketing formulés aux engagements pris» et inscrits dans le contrat entre les trois partenaires. Il sera aussi question de vérifier dans quelle mesure Intralot a respecté, ou non, «toutes les étapes de validation» par MDJS et la SGLN «en matière notamment de stratégie de communication globale médias et hors médias». Cacophonie au sujet de la publicité Prémisses d'évaluation d'impact de ce que coûterait, pour les entreprises, le passage par un circuit hors média pour la communication autour de leurs produits ? Cet appel d'offres est-il un simple bilan d'étape dans le partenariat tissé entre les trois sociétés, ou augure-t-il d'un changement d'orientation marketing pour la MDJS et la SGLN, au lendemain de la cacophonie au sujet de la publicité sur les jeux de hasard dans le pôle public ? Les deux loteries sont, pour rappel, «certifiées jeu responsable N°1», une consécration qui les incite à adopter une démarche «centrée (...) sur la prévention du jeu excessif, la protection des mineurs et la sensibilisation des participants». Elles alimentent aussi, par leurs fonds drainés sur les jeux, le Fonds national de développement du sport, les bénéfices de la CDG pour l'une et l'autre, et le trésor public pour la MDJS. Il est intéressant aussi de rappeler que la stratégie adoptée par la MDJS prévoit nettement un impératif de développement du chiffre d'affaires. Sachant que le contrat d'infogérance stipule un engagement de la part d'Intralot d'«élargir le réseau de distribution à 4.500 points de vente à la fin du contrat», pour notamment «assurer un développement annuel moyen du chiffre d'affaires des deux sociétés à hauteur de 18%» (par loterie), à l'horizon 2015, il semble évident que l'aspect marketing, objet du présent audit, devient un enjeu majeur, voire la priorité actuelle, puisqu'il ne pourrait y avoir de développement sans publicité. Les radios peuvent servir de relais, le cas échéant. Ce qui est sûr, c'est qu'Intralot, quel que soit le résultat de l'évaluation de ses actions marketing, devra faire preuve d'ingéniosité.