«Allo, allo, vous m'entendez? Excusez-moi, nous avons été coupés...», qui n'a pas vécu ces désagréments en utilisant son intime et inséparable téléphone mobile? En un mot, personne ! Pour la première fois, les statistiques qualitatives quant à cet aspect sont disponibles et ont été détaillées pour chaque opérateur par l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). Ainsi apprend-t-on, sans grande surprise, que la meilleure «qualité de service voix», selon les termes de l'ANRT, revient à l'opérateur historique, Maroc Télécom. Ce dernier affiche les plus bas taux d'échec et de coupure (des appels) du marché en 2010, avec respectivement 1,76% et 0,76%. Méditel, pour sa part, affiche le taux d'échec le plus élevé avec 2,76% des appels, alors qu'Inwi détient le plus grand taux de coupure (voir graphique). La moyenne nationale s'établit ainsi à 2,10% pour le taux d'échec et 0,90% en ce qui concerne le taux de coupure. En clair, un taux de coupure de 1% signifie qu'un appel sur cent s'interrompt de façon inopinée pour des raisons techniques échappant au contrôle de l'utilisateur. Même principe pour le taux d'échec, sauf que la requête d'appel n'aboutit pas dès le départ. Il n'est pas très surprenant que l'opérateur historique dispose de la meilleure «qualité de service voix», puisque cet élément est directement lié à la qualité et à la densité des infrastructures réseau. En effet, IAM dispose de 6.336 stations de communication 2G, contre 3.500 pour Méditel et 1.939 pour Wana Corporate (Inwi). Même supériorité pour les stations 3G: 3.099 unités pour IAM, 1.000 pour Méditel et 1.635 pour Wana Corporate. Ce suivi qualitatif a été mené par l'Agence en 2010, sur la base de 4 campagnes de mesure auprès des trois opérateurs, qui ont duré 33 jours et ont fait appel à près de 40.000 opérations d'échantillonnage. Pour 2011, le régulateur entend bien intensifier le suivi et le contrôle qualitatif. Les campagnes de mesure portent cette fois-ci aussi bien sur les réseaux 2G que les 3G. Le nombre de mesures devra s'élever à 60.000, incluant voix, data et SMS. Après la concurrence, l'ANRT s'attaque ainsi à une autre corde sensible des opérateurs téléphoniques, puisqu'il s'agit du fonds de commerce même des trois concurrents, la qualité de service. Le dernier rapport de l'ANRT risque de faire de grosses vagues.