Le nouveau meneur de jeu allemand Mario Götze s'est distingué, mardi soir, face aux Chinois de Guangzhou par sa créativité et sa vivacité. L'attaquant bavarois, qui a été à l'origine de nombreuses actions offensives, a permis au FC Bayern de contourner la muraille défensive mise en place par les Chinois. Pourtant, malgré son talent, le jeune Allemand n'est pas directement responsable de la présence du FC Bayern au Maroc. Il aurait même pu l'en empêcher si la fin de la saison dernière n'avait pas été gâchée par les blessures car le club bavarois a validé son billet pour la Coupe du monde des Clubs en remportant la Ligue des champions de l'UEFA face au Borussia Dortmund. À cette époque, Mario Götze portait encore les couleurs de l'adversaire malheureux du Bayern en finale. Götze a cependant été contraint de suivre cette finale 100% allemande depuis les tribunes, en raison d'une blessure musculaire. Les images de la mine dépitée du joueur de Dortmund dans les tribunes de Wembley pendant le match ont fait le tour du monde, alors que l'international avait déjà annoncé sa future destination quelques mois avant. Cette défaite douloureuse lui vaut aujourd'hui de disputer la plus prestigieuse compétition entre clubs au monde. La finale aura lieu samedi prochain à Marrakech. Le Bayern trouvera sur sa route le vainqueur de la confrontation entre le Raja de Casablanca et le club de l'Atlético Mineiro, vainqueur de la Copa Libertadores. Une chose est sûre, il espère soulever le trophée à l'issue de la rencontre et cette fois via une victoire. Bayern Munich vs Guangzhou Evergrande, une formalité pour les Allemands Pour cette demi-finale disputée sur le sol marocain à Agadir, Pep Guardiola, vainqueur de l'épreuve avec le FC Barcelone (2009 ,2011) a aligné un 4-3-3 avec Franck Ribéry, titulaire sur le flanc gauche, associé à Mario Götze et Mandzukic en attaque. Côté Guangzhou, on retiendra la présence dans le onze de départ du brésilien Elkeson et de l'argentin Dario Conca, ancien joueur de River plate et de Fluminense. Zhi Zheng était, pour sa part, le capitaine de la formation chinoise. Durant les premières minutes, les Chinois se sont montrés un peu fébriles. Dominés, ils ont quand même résisté pendant les 40 premières minutes, ce qui est déjà une prouesse face à une machine allemande bien huilée. Le danger viendra du côté gauche, occupé par Ribéry et Alcantara qui ont réussi à forcer le bloc chinois. Le Français hérite du ballon et s'écroule dans la surface. L'arbitre laisse jouer. Sur les images, Ribéry a bel et bien été accroché par le maillot. L'équipe chinoise a pourtant échappé au pénalty. À la 40e minute, Philip Lahm, depuis la droite, centre du pied droit. Mandzukic ne parvient pas à reprendre le ballon, tout comme Alcantara. Ribéry arme alors une reprise croisée du pied gauche sur laquelle Zeng se troue complètement. 1 à 0 pour le Bayern. À une minute de la fin de la 1re période Mandzukic double la mise sur une action qu'il initie au départ. Le tir du Croate est mal dégagé par Zeng puis par sa défense. Alcantara récupère le ballon dans la surface et sert mandzukic au deuxième poteau. Ce dernier, d'un coup de tête bien senti, ne laisse aucune chance au portier chinois. À la reprise, tout le monde s'attend à une réaction des joueurs chinois, mais malheureusement pour eux, à la 47mn le milieu de terrain allemand Götze, à l'entrée de la surface de réparation chinoise, arme une frappe du pied droit. Le ballon est contré par un défenseur et vient se loger dans la lucarne droite de Zeng, impuissant. Dans la foulée, les Chinois se procurent leur plus belle occasion du match. Muriqui, lancé en profondeur, pense avoir pris en vitesse Lham, mais le capitaine du Bayern, à la course, revient et gène l'attaquant de Guangzhou, qui ne parvient pas à marquer. Le reste de cette deuxième mi-temps sera un récital de la part des Allemands, qui à la fin, vont gagner sur le score, sans appel, de trois buts à zéro. Le Bayern se qualifie logiquement en finale après avoir largement dominé des Chinois incapables de cadrer le moindre tir. Réda Allali, Consultant à Radio Mars «Dans 20 ans, on parlera encore de l'exploit du Raja» Les ECO : En tant que rajaoui, comment avez-vous vécu cette compétition de Coupe du monde des clubs ? Réda Allali : Avec beaucoup de joie et d'entousiasme, de la fierté, aussi. Il y a le résultat mais aussi la manière : on prend 2 fois une égalisation et on revient, comme quoi les botolistes ne sont pas aussi faibles mentalement qu'on le dit. On a beaucoup souffert, nous Marocains et cette victoire, c'est comme un grand verre d'eau au moment du ftour, après une très chaude journée de ramadan. À Agadir, l'ambiance était magnifique. Comment le Raja pourrait rentabiliser cette bonne prestation à moyen et long termes ? Il faut surtout que nos responsables comprennent qu'avec un beau terrain, un bon public et un arbitre qui ne tue pas le jeu, on peut faire un grand spectacle. Il faudrait que notre botola se mette à niveau. La passion est là, le reste doit s'organiser. Le retour sur terre sera-t-il difficile ? Oh oui! Mais quand on sait qu'on a parlé 13 ans d'une Coupe du monde où l'on n'a pas gagné un seul match, imaginez que là, on va parler durant 20 ans de celle-là! On a vu l'histoire se créer sous nos yeux.