La conférence organisée par les Inspirations ECO et Amal Entreprises sur la loi de finances entre réforme et rigueur a porté un éclairage intéressant sur ce qui hypothéquera la vie des citoyens et des entreprises pendant une année. Parmi les constats les plus pertinents qui ont été relevés, il y a une sorte de contradiction gouvernementale quant à la notion de rigueur. En effet, ce principe défendu par l'Exécutif en tant qu'outil de gouvernance est remis en cause par des pratiques telles que la non maîtrise de certaines dépenses. Ainsi, au moment où la masse salariale représente environ 12% du PIB, ce qui est énorme comparé aux normes internationales, le PLF envisage encore une augmentation de cette MS de 6%. C'est un constat qui rejoint les phénomènes de dilapidation partout dans les administrations, les établissements publics et les ministères. S'agissant des réformes contenues dans le projet, force est de constater qu'en matière de fiscalité, c'est plutôt plat. L'assujettissement de l'agriculture à l'impôt sur les sociétés démarre timidement et peine à s'imposer comme une mesure visant réellement l'équité fiscale. Est-il question de mesurettes ou de saupoudrage? Le gouvernement gagnerait a faire preuve de courage politique. Ce n'est pas encore le cas.