Entre deux générations, la situation des Marocains a connu quelques changements. Le HCP vient de présenter les premiers résultats de l'enquête nationale sur la mobilité sociale intergénérationnelle, ce mercredi 27 novembre. Selon les premiers résultats de ladite enquête, 68% des individus âgés de 35 ans et plus appartiennent à un groupe socioprofessionnel différent de celui de leurs pères. D'après les calculs de l'institution, ces changements ont plus touché les femmes et le monde urbain. Le chiffre révèle que 78,6% des femmes ont changé de catégorie contre 63% pour les hommes, et 75% pour les citadins, contre 59,2% pour les ruraux, mais ce n'est qu'en définissant la nature de cette mobilité qu'on arrive au sérieux problème relevé par cette étude. Dans l'ensemble, 35,2% des Marocains ont connu une ascension sociale contre 33% ayant connu une certaine régression et 31,9% n'ont pas vu leur situation changer. Pire encore, ce n'est pas parce que le monde rural et la femme ont connu le plus de mobilité qu'ils ont forcement le plus profité de cette dernière. En fait, cette mobilité profite beaucoup plus aux urbains et aux hommes qu'aux ruraux et aux femmes. Le taux de mobilité sociale ascendante est de 51,1% dans la population urbaine et de 14,8% dans le monde rural. Par genre, ce taux est beaucoup plus important chez les hommes (43,7%) que chez les femmes (17,9%). En revanche, les femmes et les ruraux enregistrent des taux de mobilité sociale descendante distinctement plus élevés, à savoir respectivement 61% et 44%, comparés aux hommes (24,1%), et aux urbains (19,3%). Ceci relève que malgré toutes les politiques qui ont pu être adoptées pour changer la situation des femmes et du monde rural, ces dernières se sont révélées stériles puisque cela ne s'est pas traduit par une amélioration des conditions de vie. Il est également à retenir que le HCP détermine dans son étude les paramètres qui aident à améliorer la situation sociale d'une personne : l'éducation et l'expérience professionnelle. Par ailleurs, lors du débat, Lahlimi s'est fait défenseur de la cause féminine en contestant les disparités entre les femmes et les hommes. Des disparités que l'enquête quantifie : avec un âge, un milieu de résidence, un niveau d'études et un statut socioprofessionnel du père équivalents, un homme a 7,1 fois plus de chances qu'une femme d'occuper une position sociale supérieure à celle de son père. Retrouvez le détail de l'étude dans la synthèse faite par le HCP.