La tendance devrait continuer à être morose cette semaine à Wall Street, face au ralentissement de la croissance économique, aux révolutions du printemps arabe et au risque de défaut sur la dette de certains pays de la zone euro. Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones et le Standard & Poor's 500, deux indices phare ont affiché leur quatrième semaine de baisse. Le S&P 500 a reculé de 0,16 %, le Dow Jones de 0,56 % et le Nasdaq Composite de 0,23 %. Au cours des deux dernières semaines, UBS, Citigroup et Goldman Sachs ont abaissé leurs estimations. Jonathan Golub, responsable de l'investissement en actions chez UBS à New York, a décidé de ne pas bouger son objectif sur le Standard & Poor's 500 à 1.425 points, mais il a augmenté ses prévisions de bénéfice par action pour les sociétés de l'indice. Il a relevé son estimation moyenne du résultat par action des sociétés de l'indice de 96 à 101 dollars par action pour 2011. Cela revient à ramener le PER estimé de 14,8 à 14,1. Cela équivaut aussi à une hausse du rendement attendu pour les actions, qui passe ainsi de 6,8 % à 7,1 %. C'est important, parce que ce PER attendu était déjà inférieur à ce que les investisseurs ont historiquement consenti à payer pour les sociétés du S&P 500. Sur les cinq dernières années, le PER moyen est de 15,6 fois et de 19,2 depuis 1988, selon Standard & Poor's. «Les résultats vont continuer à surprendre positivement, mais les investisseurs resteront réticents, à croire que cela pourra durer et, de ce fait, ne vont pas totalement y croire», commente Jonathan Golub. Il dit tenir compte des indicateurs économiques qui montrent un ralentissement dans le secteur manufacturier, un marché immobilier mou et un taux de chômage élevé. Tous ces facteurs pèsent sur le moral des investisseurs. C'est d'ailleurs pourquoi les investisseurs se sont tournés ces derniers temps vers les valeurs défensives.