La sortie médiatique de Najib Boulif, ministre des Affaires générales et de la gouvernance, contre le HCP pose véritablement problème. Voilà un ministère, non des moindres, qui prend à partie la très dynamique instance officielle des statistiques pour avoir produit un rapport relatif aux effets de l'indexation qui n'a pas plu au ministère. Quid donc de l'indépendance du Haut-commissariat au plan? Quant au chef d'accusation de Boulif, à savoir la politisation du dossier de l'indexation en invoquant la référence politique du patron du HCP, celui-ci relève tout simplement du raccourci et de la facilité. En effet, si Lahlimi appartient à l'école socialiste, comme d'ailleurs Benammour du Conseil de la concurrence et Aboudrar de l'Instance pour la prévention et la lutte contre la corruption, cela n'a jamais influencé le HCP. Ce dernier n'a d'ailleurs jamais été complaisant ou tendre avec les ministres socialistes du cabinet Abbas El Fassi car il croit en son indépendance et le fait savoir à travers ses livrables. C'est pourquoi le chef de gouvernement devrait intervenir sans délai, d'abord pour réparer ce préjudice moral qui atteint l'une des rares instances publiques réputées pour leur crédibilité, et ensuite pour instaurer des canaux de communication et tirer profit des études réalisées par les experts du HCP, études que certains ministères se paient à coup de milliards auprès de cabinets internationaux ... en devises!