«Collocalisation». Voilà un concept que le ministre de l'Industrie et des nouvelles technologies, Ahmed Réda Chami, compte mettre en place entre les pays du sud de la Méditerranée. S'exprimant lors de la 9e World Investment Conference (WIC) qui se poursuit jusqu'à demain, le ministre a défendu cette approche devant plus de 500 dirigeants d'entreprise et de responsables politiques de 30 pays. S'opposant au principe de «délocalisation», le concept développé par Chami se veut une véritable «illustration du principe du co-développement». Mieux, cela représente pour les pays d'Europe une «des solutions au problème de manque de compétitivité des entreprises», explique le ministre, en ce sens qu'elle est fondée sur une nouvelle redistribution internationale du travail : «Au lieu de fermer une usine en France ou ailleurs en Europe... on peut garder une partie de la production et développer d'autres parties au Maroc ou ailleurs», propose Chami. C'est ce qu'il désigne comme «l'intelligence de l'entrepreneur». Permettant à ce dernier de "collocaliser" les différentes parties de sa structure, là où il faut afin qu'il puisse obtenir le produit le plus compétitif. Pour convaincre les entrepreneurs de la véracité de ce concept de collaboration gagnant-gagnant, le porte-parole du Maroc aux WIC n'a pas hésité à dérouler l'ensemble des chantiers menés par l'Etat pour encourager et faciliter l'introduction des nouveaux investisseurs : formation des ressources humaines, adoption d'une politique de logement, de santé et de transport adéquate, mais surtout mise en place de mesures incitatives à l'égard de l'investissement étranger. A ce sujet, le ministre a évoqué les efforts déployés par l'Etat dans les domaines du foncier, des infrastructures, à travers la création de plateformes industrielles intégrées (P2I) dotées de guichets uniques et des solutions innovantes d'accès aux terrains proposant notamment la location du foncier. L'intervention a également porté sur les aides à l'investissement que propose l'Etat, les fonds d'aide à la formation, ainsi que les incitations fiscales accordées aux opérateurs implantés dans les zones franches qui leur permettent de ne payer que 7% de l'impôt sur les sociétés (IS) sur 25 ans. Bref, si l'on en croit le ministre, le Maroc dispose bel et bien de tous les facteurs qui peuvent le rendre «très attractif» aux yeux des investisseurs étrangers.