450 millions d'euros. C'est le chiffre d'affaires généré par le Maroc en 2010 dans le secteur de l'électronique. A en juger par les déclarations du ministre de l'Industrie et du commerce, Ahmed Réda Chami, hier à Paris à l'ouverture du Carrefour de l'industrie électronique et numérique qui se poursuivra jusqu'à demain, le pays tablerait d'ici 2015 sur une croissance de 350 millions d'euros additionnels. Une croissance qui se conjuguera avec la création de 9.000 emplois directs supplémentaires d'ici à cette échéance, contre 5.500 actuellement. Mieux encore, à l'horizon 2020, le chiffre d'affaires du secteur devrait croître de 547 millions d'euros de PIB additionnels et, du coup, générer jusqu'à 14.000 emplois directs supplémentaires. C'est dit, le Maroc veut désormais se positionner comme «un hub pour les entreprises électroniques à destination de l'Europe et du reste du monde», affirme Chami. Pour ce faire, le ministre n'a pas hésité à dérouler les détails de la stratégie nationale pour le développement du secteur devant un parterre de journalistes et de chefs d'entreprise participant à ce salon. Passant en revue les différents points clés de cette stratégie nationale, le ministre a également évoqué les différentes mesures incitatives proposées en zone franche. Il est notamment question de la réduction de l'impôt sur les sociétés, l'exonération de la TVA à l'import et à l'export, ou encore l'aide financière à l'installation, histoire d'encourager les investisseurs étrangers à déposer leurs valises sur le territoire. Se voulant encourageant, Chami a tenu à cette occasion à préciser que l'Etat peut proposer des «offres sur mesure pour les investissements de grande envergure», allant d'une fiscalité dédiée à des solutions de cofinancement, en passant par la réalisation d'infrastructures et l'octroi de subventions d'investissement. L'opération de charme engagée par Chami ne s'est pas arrêtée à des mots, puisqu'il a lui-même présidé la signature d'une convention de partenariat entre l'AMDI et la FIEC (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication française) portant sur le développement des échanges d'informations. Les deux partenaires s'engagent ainsi à organiser pendant deux ans (renouvelables), des missions d'affaires d'entreprises ainsi que des actions de promotion de l'industrie électronique marocaine en France. Selon Mohamed Amrabt, directeur de l'AMDI-France, il n'est pas exclu que les nouveaux partenaires planchent sur «l'organisation d'un salon dédié à la filière au Maroc».