Hub financier, hub automobile, hub aéronautique... et maintenant hub électronique. Les ambitions marocaines sont décidément de plus en plus grandes, et ce n'est pas les partenaires économiques du pays qui viendront en douter. Une fois de plus, notre ministre hyperactif de l'Industrie et du commerce a marqué le coup devant les acteurs mondiaux de l'électronique lors du Carrefour de l'industrie électronique et numérique, qui s'est achevé hier à Paris. «Le Maroc veut désormais se positionner comme un hub pour les entreprises électroniques à destination de l'Europe et du reste du monde», annonçait Ahmed Réda Chami. Enchaînant road-show sur campagne de communication, la promotion de la destination d'investissement Maroc est plus que jamais d'une priorité haute dans la stratégie économique nationale. Le bras armé pour mener à bien cette mission n'est autre que l'Agence nationale de développement des investissements (AMDI), présidée par Fathallah Sijilmassi. Le Maroc est d'ailleurs le «Pays à l'honneur» de la World Investment Conference (WIC), événement d'envergure internationale sur l'investissement qui démarre aujourd'hui à La Baule en France. Une place occupée lors de l'édition précédente par l'Inde. Le WIC réunit chaque année plus de 500 personnalités internationales des sphères économiques, politiques et de grands experts pour débattre sur l'investissement et les politiques en faveur de la croissance économique mondiale. Gearing up European Growth L'intensification des coups de promotion et des opérations de charme depuis les premiers mois de l'année n'est pas fortuite. Le contexte régional est jusque-là favorable au Maroc, et l'on ne s'en cache désormais plus. «Cette opportunité permettra au Maroc de se positionner comme une destination privilégiée pour les IDE, notamment dans un contexte régional marqué par l'instabilité politique de certains pays voisins», indique la note de présentation de l'AMDI qui conduit la délégation marocaine lors de cette 10e WIC. Voilà qui est dit. Par ailleurs, le thème retenu cette année pour la conférence est «Gearing up European Growth for global Benefits» ou «préparer la croissance européenne pour des bénéfices mondiaux». La délégation marocaine prendra part en intervenant sur trois principaux axes qui structurent la rencontre: le financement de la croissance et de l'innovation, le développement des infrastructures et la transformation de l'industrie et services européens. Le plan solaire marocain s'invite également à l'événement à travers la participation annoncée de Mustapha Bakkoury, président de l'Agence marocaine pour le développement de l'énergie solaire, qui partagera son analyse sur les manières d'«aider l'Europe pour la compétitivité et l'attractivité grâce à l'intégration au marché de l'énergie». Le ministre de l'Industrie prendra, quant à lui, part au panel qui se penchera sur les «nouvelles façons de penser l'attractivité européenne», aux côtés de Thomas Enders, PDG de l'avionneur d'envergure, Airbus. Une politique de communication qui s'avère donc particulièrement agressive, et dont les retombées ne pourront effectivement être mesurées qu'à moyen terme. Tout de même, des annonces d'implantation ponctuelles ne sont tout de même pas à exclure durant l'événement.