Le marché mondial du sucre sera en excédent d'offre pour la quatrième saison consécutive malgré un léger déclin de la production. Ce sont là les premières estimations de l'Organisation internationale du sucre (ISO) pour la saison 2013/2014 diffusées jeudi dernier. Ainsi, sur la saison allant d'octobre 2013 à septembre 2014, l'excédent mondial de production devrait s'élever à 4,502 millions de tonnes (mt), après 10,261 mt en 2012/2013, 6,165 mt en 2011/2012 et 1,1321 mt en 2010/2011, indique dans son rapport trimestriel l'organisation qui regroupe les principaux pays exportateurs et consommateurs de sucre de la planète. L'ISO prévoit ainsi que la production mondiale pour 2013/2014 s'établira à 180,837 mt, en baisse de 1,16% par rapport à la saison précédente, face à une demande planétaire de 176,335 mt, en augmentation de 2,11%. En effet, «même si la production devait chuter de 2,119 millions de tonnes, ce serait quand même la deuxième plus grosse (production annuelle) de l'histoire» après la saison actuelle, soit 182,956 mt, souligne l'ISO. Impact immédiat sur les cours De leur côté, affectés par cette surabondance de l'offre, les prix du sucre sont tombés à leur plus bas niveau depuis près de trois ans à la mi-juillet - à 15,93 cents la livre de sucre brut à New York le 16, et à 458,40 dollars la tonne de sucre blanc à Londres. Ils ont depuis rebondi, notamment grâce aux craintes qu'une période de temps froid et de gel au Brésil, premier producteur et exportateur mondial, n'ait endommagé les cultures sucrières du pays. L'ISO estime cependant qu' à l'avenir, l'offre excédentaire pèsera de nouveau sur les cours du sucre. «Il semble qu'un excédent mondial moins important ne peut pas être vu en tant que tel comme un élément de soutien pour les prix, et le marché pourrait subir plus de pertes durant la saison 2013/2014», prévient l'organisation basée à Londres. En cause notamment, le fait que les stocks mondiaux continueront de progresser, même légèrement, à 74,373 mt en 2013/2014, représentant ainsi 42,18% d'une année de consommation. Il est utile de souligner que, suite à la publication des premières estimations de l'ISO, les prix du sucre se sont repliés en fin de semaine dernière. Le sucre a également pâti de la faiblesse de la monnaie brésilienne et de l'amélioration de la météo au Brésil. Il a ainsi atteint jeudi des minimums début juillet (à 481,30 dollars la tonne de sucre blanc à Londres et à 16,26 cents la livre de sucre brut à New York) alors qu'il avait marqué la semaine précédente des plus hauts en sept semaines. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 482,90 dollars vendredi contre 507 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 16,34 cents, contre 17,23 cents sept jours auparavant.