La nomination du patron du projet de la régionalisation à la tête du Conseil Supérieur de l'Enseignement (CSE) est-elle fortuite ? Sûrement pas. Et pour cause, Omar Azziman, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est le porte drapeau du dossier de la régionalisation avancée, un projet phare qui devrait métamorphoser le royaume et qui tient à coeur au souverain. Azziman qui travaille sur le projet de régionalisation, depuis deux années, pourra-t-il trouver la parade de régionaliser l'enseignement à l'instar de ce qui se fait en Angleterre et dans un moindre degré en France. Pourquoi pas ? Après tout, on a essayé plusieurs formules et la sauce de l'enseignement ne monte pas depuis au moins trois décennies. C'est pourquoi il faudrait approfondir la reflexion sur un enseignement regional sur la base de specialisation des poles de croissance. A Tanger, par exemple, où la ville du Détroit devient un pôle de l'industrie automobile, on a de plus en plus besoins de main d'œuvre qualifiée, de cadres et d'ingénieurs de cette spécialité. A Casablanca, l'industrie aéronautique prend un envol phénoménal, et les firmes internationales qui s'y installent ont toutes les difficultés du monde pour dénicher un personnel qualifié et à la pointe des dernières technologies du secteur. A Marrakech, le boom touristique n'a jamais été accompagné par des filières spécialisées avec des programmes dédiés au diapason des derniers besoins des différents marchés touristiques de par le monde. Les écoles du tourisme appartiennent depuis belle lurette à une autre époque et produisent par conséquent plus de chômeurs que de cadres qualifiés. Cette formule permettrait d'eviter un rush sur le centre et la recherche par tous les jeunes diplômés du fonctionnariat, et surtout d'assurer cette adéquation tant recherchée entre l'enseignement dédié et les besoins réels du marché du travail.