La courbe des incidents de paiement non régularisés ne fléchit pas! Pour preuve, le cumul de ces incidents s'est établi à 2.332.360 cas à fin 2012, pour un montant global de 54,3 MMDH, soit une hausse de 4,7% en nombre et de 9,1% en valeur. 83,1% de cet encours concernent des personnes physiques et 16,9% des personnes morales. C'est ce qui ressort en partie du rapport de Bank Al-Maghrib relatif à l'exercice 2012. Le nombre d'interdits d'émission de chèques est passé pour sa part à 536.722 personnes en 2012, en accroissement de 5,2% par rapport à 2011, dont 91,1% concernent les personnes physiques. Cela dit, la mise en service de la nouvelle Centrale des Incidents de Paiements sur chèque (CIP) a permis l'automatisation du processus d'identification des clients objets des déclarations d'incidents de paiement, la réduction des délais de traitement liés aux corrections et aux régularisations des déclarations des incidents, la mise en place de la consultation en ligne de la base de données de la CIP, ainsi que la fiabilisation des données historiques de cette base. L'analyse des flux de données traitées par la CIP fait ressortir 385.781 déclarations d'incidents de paiement, soit en baisse de 0,3% par rapport à 2011. Les régularisations d'incidents de paiement ont augmenté pour leur part de 0,53% à 107.252 cas. Les interdictions judiciaires d'émettre des chèques ont baissé significativement de 17,86% à 46 interdictions en 2012. Le dispositif d'écoute et d'assistance mis à la disposition du public a permis par ailleurs de recueillir 8.406 requêtes, en progression de 45,7%. L'examen de ces requêtes a abouti entre autres à lever 207 interdictions à tort, à traiter 30 réclamations, dont 15 incidents non régularisés, 8 erreurs sur les données signalétiques, 4 usurpations d'identité et 3 déclarations en double et de satisfaire 1.323 demandes d'accès à des informations personnelles. Aussi, 6.152 demandes d'assistance en liaison avec l'activité de la CIP ont trouvé suite. Bientôt une centrale d'impayés sur la LCN et celle des comptes bancaires En 2013, la Banque prévoit d'intégrer dans le dispositif existant la centrale d'impayés sur la lettre de change normalisée (LCN) et celle des comptes bancaires. Afin de renforcer la crédibilité du chèque, elle envisage de lancer un appel d'offres relatif à l'ouverture aux commerçants du fichier des chèques irréguliers. L'activité du Credit Bureau a connu un développement considérable, reflété par l'augmentation significative du nombre de chargements de données relatives aux clients et aux contrats de crédit, le recours systématique à la consultation des rapports de solvabilité avant l'octroi des crédits et la nette amélioration de la qualité des données déclarées par les établissements de crédit. Concernant le processus de chargement, la base du Credit Bureau a cumulé plus de 8 millions de contrats de crédit, en progression de 23% en un an pour un encours de 657,5 MMDH, en hausse de 13,6%. S'agissant des consultations, leur nombre mensuel est passé de 69.591 à 92.595, soit un volume annuel de 1.111.134, en augmentation de 33%. Afin d'assurer un suivi rigoureux du risque crédit sur une base consolidée par groupe d'intérêt économique, le Credit Bureau a développé un nouveau produit «Rapport de Groupes», destiné aux établissements de crédit et a mis en place un site secondaire pour assurer la continuité de son activité opérationnelle. Enfin, et pour effectuer un bilan d'étape sur l'activité Crédit Bureau, le Fonds monétaire arabe et la Société financière internationale ont organisé une mission d'évaluation du système de partage d'information sur le crédit au Maroc, dans le cadre de l'initiative ACRI «Arab Credit Report Initiative», dont les conclusions reflètent l'expertise de la Banque en la matière, la reconnaissance du modèle marocain au niveau international, ainsi qu'un gain important en maturité dans la gestion des risques par les établissements de crédit. Les principaux axes d'amélioration concernent la mise en place d'une éducation financière envers les consommateurs et l'intégration des données provenant des entités non-supervisées, afin de favoriser davantage l'accès au crédit. Bank Al-Maghrib veille au grain À l'instar de 2011, le contrôle de la Banque a concerné au titre de l'année 2012, 86 établissements, dont 19 banques, 36 sociétés de financement, 6 banques offshore, 13 associations de microcrédit, 10 sociétés intermédiaires en matière de transfert de fonds, la Caisse centrale de garantie et la Caisse de dépôt et de gestion. Le contrôle sur pièce a été enrichi et adapté pour mieux évaluer la situation financière et prudentielle des organismes assujettis et affiner le processus de leur notation. Dans ces conditions, un suivi régulier de la situation des banques a été instauré cette année, et certaines d'entre elles ont été appelées à diversifier leurs ressources et à renforcer leurs matelas d'actifs liquides.