Avec 3.500 km de littoral, le Maroc dispose d'un atout précieux, mais qui reste pourtant inexploité. Il y a lieu d'y ajouter plusieurs barrages et lacs parfaitement adaptés à la mise en place de fermes aquacoles et connus pour contenir une faune aquatique exubérante. Pour développer l'aquaculture, l'Agence nationale pour le développement de l'aquaculture (ANDA) a été créée pour exploiter ces conditions naturelles favorables d'une large palette d'espèces, combinés avec une très bonne qualité d'eau. C'est dans ce cadre qu'un consortium constitué par deux centres technologiques espagnols, Ctaqua et Cetecima, vient de se voir attribuer un appel d'offres relatif à un projet de développement de l'aquaculture dans la région de Oued Eddahab Lagouira. Encadré par l'ANDA, le projet consiste à localiser dans la baie de Dakhla et dans la bande maritime qui lie cette dernière à la baie de Cintra, à une centaine de kilomètres au sud, des «zones d'intérêt» pour les cultures marines et à élaborer un instrument de réglementation et de planification qui facilitera aux entrepreneurs et aux administrations concernées une planification de la production de l'aquaculture marine. Il s'agit d'un plan d'aménagement et de gestion de l'aquaculture dans les confins de la région délimitée. Déclinée sous forme d'une étude scientifique, ce plan sera basé sur une étude détaillée des activités qui peuvent présenter un obstacle au développement de l'aquaculture dans cette bande côtière ou peuvent créer toute sorte de conflit. Entre autres, cela comprend le trafic maritime, la pêche dans les zones de pêche traditionnelles, la plongée, le tourisme maritime et les loisirs, ainsi que les activités industrielles offshore. Réalisée sous un angle administratif, cette étude sera complétée par l'étude de facteurs socio-économiques, biologiques, océanographiques et aussi environnementaux, qui entreront dans l'exploitation des fermes aquatiques. Du côté de Ctaqua, l'objectif principal de cette étude est d'arriver à une exploitation durable du potentiel aquacole au Maroc, ajoutée à une connaissance précise des espaces dédiés à l'aquaculture, afin d'obtenir, au terme du projet, un schéma de productivité optimale. Collaboration des établissements marocains Pour l'exécution des travaux liés principalement à la connaissance des variables environnementales, le consortium sera adossé à l'Institut national de recherche halieutique (INRH). Pour le consortium, cette participation de l'INRH sera cruciale, prenant en considération l'expertise de l'Institut et sa connaissance des fonds marins et de leur biodiversité. Pour rappel, le consortium dispose d'environ onze mois pour finaliser le projet, qui a démarré au cours de la dernière semaine de juin. Les deux centres technologiques qui forment ce consortium ont une expérience dans le développement des stratégies de production et de zonage en aquaculture, combinée avec une expérience dans le domaine de la coopération internationale.