À défaut d'accord, les professionnels marocains et espagnols de la pêche s'attèlent à la promotion de l'aquaculture. Des représentants de l'Agence nationale pour le développement de l'aquaculture (ANDA) ainsi que des membres de la Fédération de la pêche maritime et de l'aquaculture (FPMA) ont pris part à une rencontre, tenue les 2 et 3 avril à Cadix, sur le développement du secteur aquacole. Organisée à l'initiative du centre technologique de l'aquaculture d'Andalousie (CTAQUA), cette rencontre a jeté les bases d'une coopération entre les deux rives dans la filière aquacole. C'était l'occasion aussi pour la délégation marocaine de s'inspirer de l'expérience des entreprises andalouses. C'est un événement qui s'inscrit dans le cadre de la première réunion du projet RETCETEC (pour le renforcement de la coopération maroco-andalouse ). Selon le directeur du centre CTAQUA (une fondation privée pour le développement de l'aquaculture ), Juan Manuel Garcia, la coopération hispano-marocaine dans le secteur aquacole participera à revitaliser le secteur andalou. «Nous voulons participer au plan d'expansion de l'aquaculture au Maroc. Nous partageons les mêmes caractéristiques littorales et nous pouvons apporter des connaissances qui permettent la création de synergies entre les deux pays, au lieu d'une concurrence». En effet, la filière aquacole andalouse est l'une des plus développées en Espagne. La région compte des installations de 83 kilomètres carrés dans la partie sud de l'Atlantique et d'environ 2,3 kms carrés dans la zone méditerranéenne. Selon les dernières statistiques disponibles, cette production a atteint 8.000 tonnes en 2010, et est en hausse de 6% par rapport à l'exercice précédent, alors que le Maroc produit à peine 400 tonnes annuellement. La délégation marocaine a eu droit à une visite de terrain dans trois entreprises opérant dans ce domaine afin de voir de plus près les installations dédiées à cette filière. Pour Omar Akkouri, président de la FPMA, cette visite de travail démontre l'intérêt que constitue pour le gouvernement du Maroc, le développement de cette activité, à travers le projet Halieutis. Toutefois, la directrice de l'ANDA, Majida Maarouf, reconnaît volontiers qu'il reste encore du chemin à faire. Grâce à ce projet, la première entreprise mixte opérant dans le secteur a vu le jour en décembre dernier. Baptisée Aquapole, cette firme est gérée par six associés marocains, quatre andalous et devrait développer des actions de coordination afin de mettre en place d'autres projets. Chapeauté par l'agence d'innovation et de développement de l'Andalousie (IDEA), une entité qui relève du ministère régional de l'Economie, le projet RETCETEC vise à promouvoir la coopération technique et entrepreneuriale entre le Maroc et l'Andalousie dans le secteur aquacole. Pour ce qui est du centre andalou CTAQUA, sa mission s'articule autour de la réalisation d'une étude technique sur les potentialités de l'aquaculture dans la zone méditerranéenne et la création d'une plateforme virtuelle bilingue de collaboration technique. En outre, ce centre s'est vu confier la mission d'organiser des journées techniques sur le thème. À noter que le projet s'étalera sur une durée de deux ans et devrait prendre fin en décembre 2013.