L'Agence nationale pour le développement de l'aquaculture (ANDA) prépare le terrain pour les investisseurs. En effet, l'ANDA a rendu public, ce mercredi 10 octobre à Casablanca, un appel à manifestation d'intérêt pour sélectionner les meilleurs projets aquacoles dans la zone méditerranéenne de Cap Mazari et Cap Targha. Aussi, ce premier appel à manifestation d'intérêt a été lancé lors d'une conférence de presse présidée par le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch. Il concerne 260 hectares répartis en neuf concessions. Ainsi, cinq de ces concessions, de 20 hectares chacune, seront réservées à la conchyliculture, pour l'élevage des moules, des huîtres ainsi que d'autres coquillages dans la zone A, celle de Cap Mazari. Les quatre autres, de 40 hectares chacune, concernent la pisciculture et ont comme espèces cibles le loup, la dorade et le maigre dans la zone B, celle de Cap Targha. «Les projets attendus devraient drainer un investissement total d'environ 300 millions de dirhams devant permettre une production annuelle globale de 5.720 tonnes et un chiffre d'affaires annuel total de 258 millions de dirhams», a précisé Majda Maârouf, directrice générale de l'ANDA. Et d'ajouter, «nous avons très bien préparé le terrain pour les investisseurs. Il ne leur reste plus qu'à venir poser leurs cages puisque toutes les études préalables qui sont, par ailleurs, longues et coûteuses, ont déjà été assurées par nos services». Pour sa part, M. Akhannouch a souligné que l'activité aquacole occupe une place privilégiée dans la stratégie «Halieutis» de développement de la pêche maritime, lancée en 2009, et qui aspire à assurer une gestion durable de la ressource halieutique pour les générations futures. Ainsi, malgré le potentiel de développement dont dispose le Maroc, notamment en matière de conchyliculture et pisciculture, «l'activité aquacole se trouve encore à un stade embryonnaire avec une production qui n'a totalisé que 333 tonnes en 2010, soit moins de 1% de la production halieutique totale», a précisé Mme Maârouf. À ce sujet, le ministre a relevé que «l'objectif assigné pour la filière aquaculture est de hisser ce niveau à 200.000 tonnes à l'horizon 2020, ce qui représentera près de 11% de la production domestique à la même date et permettra de générer un chiffre d'affaires d'environ 5 milliards de dirhams». Pour rappel, l'ANDA, qui a déjà lancé un appel à manifestation d'intérêt pour le développement de l'aquaculture dans la zone Fnideq-Oued Laou, a vu le jour en 2011 pour stimuler l'aquaculture afin d'en faire un véritable relais de croissance pour le secteur de la pêche nationale, mettre en place un plan d'aménagement du littoral marocain et définir le cadre juridique approprié pour l'exercice de l'activité aquacole et la concrétisation de projets à forte valeur ajoutée. M. Akhannouch a promis que d'autres appels à manifestation d'intérêt seront lancés prochainement et concernent la côte méditerranéenne entre Cap Targha et Saidia et en Atlantique sur les axes Sidi El Abed-Oualidia, la baie d'Agadir, les terres basses de Tahddart, la région de Laâyoune-Boujdour et les baies de Dakhla et Cintra. «L'aquaculture est une souche très porteuse et promet beaucoup de succès», a conclu M. Akhannouch. Le Maroc qui dispose d'un littoral de 3.500 km dont 500 km sur la Méditerranée et 3.000 km sur la façade atlantique accorde une grande importance au secteur halieutique qui contribue à hauteur de 2,5% de son PIB. Le secteur halieutique marocain est aujourd'hui essentiellement dominé par l'activité de pêche. Celle-ci assure une production annuelle d'environ 1 million de tonnes par an, dont résultent 8,2 milliards de dirhams en termes de chiffre d'affaires. L'aquaculture étant au stade embryonnaire avec seulement une production de 300 tonnes-an, elle reste insignifiante en termes de volume de production. Partant de la nouvelle stratégie de développement du secteur des pêches maritimes, le Maroc s'est donné tous les moyens pour insuffler une nouvelle dynamique dans le secteur halieutique, en ayant pour ambition d'assurer la durabilité du secteur, à travers la préservation de la ressource halieutique et de relever les défis de la mondialisation en répondant à des normes de plus en plus exigeantes. Le plan Halieutis qui a identifié le développement de l'aquaculture comme étant un relais de croissance du secteur halieutique a fixé, parmi ses 16 projets, la création de l'ANDA. Cette agence a pour principale mission la promotion et le développement du secteur de l'aquaculture au Maroc.