Depuis le temps qu'on parlait de l'arrivée de Google au Maroc, c'est désormais chose faite. Enfin presque. Le conte de «Geek» n'aura malheureusement duré que du 21 au 23 mai. Trois jours durant lesquels le géant de la Toile a envoyé ses troupes pour une opération de charme au cœur de «l'intelligentsia» marocaine, l'Ecole Mohammadia des ingénieurs, sans pour autant fermer la porte au nez des accros de l'informatique ou des (futurs) dirigeants de start-up nationales. G-ga participation Les G-days, tels qu'ils les ont nommés, n'en sont pas à leur première expérience. Après l'Egypte, la Jordanie et l'Arabie Saoudite, l'événement, qui allie formation et information dans le domaine de l'informatique et des nouvelles technologies de la communication, aura drainé un nombre important de candidatures pour sa première au Maroc et au Maghreb de manière générale. «Nous avons été extrêmement surpris par le nombre d'inscriptions», s'étonne Wael Fakharany, directeur régional pour Google en Egypte et en Afrique du Nord. «Nous avons dû malheureusement faire une sélection parmi les quelques 8.000 inscrits aux G-days pour pouvoir compter 1.000 participants pour chaque journée». Il faut dire que dans la région MENA, le Maroc se place à la cinquième place pour le moteur de recherche. Une position qu'il ne doit pas uniquement au réflexe «Google research», mais également à l'exploitation des nombreux autres package qu'offre le monstre sacré de la Silicon Valley. Du coup, les «grosses têtes» de Google MENA ont profité de leur rencontre avec les médias, au terme de ces trois jours, pour déballer les nombreux accomplissements de Google en matière d'adaptation de ses services, aussi bien au niveau linguistique que régional. On citera par exemple le lancement, très discret tout de même, d'une plateforme Youtube Maroc. Comme l'avait fait Dailymotion il y a quelques mois, le site de partage de vidéos en ligne propose depuis le 9 mars dernier une version marocaine, avec un classement des vidéos marocaines les plus populaires... Au passage, Ahmad Hamzawi, directeur de l'ingénierie pour Google MENA, laisse entendre qu'en plus de la version Google Actualité en langue arabe, le Maroc ne devrait pas tarder à retrouver son mur d'actualité en français sur le moteur de recherche. Silicon Valley made in Morocco Une fois de plus, l'arrivée de Google au Maroc, quelques semaines après le lancement officiel et en grandes pompes de Yahoo ! Maktoob Maroc, confirme clairement le potentiel digital dont profite le royaume. On en veut pour preuve la dernière conférence organisée durant ces G-days, qui met en avant une brochette de jeunes entrepreneurs marocains lancés sur la Toile. En effet, la présentation des expériences Younès, Mohamed Ali, Hamza et Ahmed aura eu le mérite de démontrer que la Silicon Valey n'est pas une exclusivité US. Si aujourd'hui, ces quatre start-up 100% marocaines ont su allier savoir-faire informatique et ingéniosité économique en tirant avec eux des «moroccan business angels», c'est bien que le marché du web au Maroc dispose d'opportunités certaines. Nouhad, l'une des 35 représentantes de Google venue animer ces G-Days, le confirmera d'emblée lors de son intervention : «Le Maroc est à la même place que l'étaient les pays d'Asie il y a encore moins de vingt-ans, au niveau informatique». Un niveau que les jeunes «G-dayseurs» sont bien décidés à dépasser, en moins de vingt-ans. L'affluence et l'intérêt porté aux nombreuses interventions en témoignent clairement. Aujourd'hui, en outre, le tissu économique se tisse en même temps que la Toile rouge et verte. Entre le programme Intilaq, lancé par le ministère de l'Industrie, du commerce et des NTIC, qui encourage la création d'entreprises du genre, et le prochain fonds, baptisé «Maroc innovation» (également lancé par le département de Chami), les jeunes geeks nationaux n'ont plus de raison de ne pas laisser libre cours à leur ingéniosité. Ali Bassit, directeur de Technopark, aura également apporté son grain de sel lors des G-days, en informant la communauté des «start-upeurs» qu'il a lui-même constitué un club de Business Angels marocains, prêt à miser sur les bons chevaux.