Le département de Nabil Benabdallah lancera bientôt une enquête nationale sur la demande en habitat. Le marché est arrivé à un niveau où la visibilité est moindre dans un contexte de crise. Certes, l'offre suit la demande, mais dans la majorité des cas au Maroc, c'est la nature de la demande en logement qui conditionne les projets immobiliers. Logement social, économique, recasement ou encore les velléités en direction de la classe moyenne, tous obéissent à une politique gouvernementale qui change avec l'équipe au pouvoir. Aujourd'hui que l'on se rend compte, tardivement, que la ville doit être inclusive, un espace de vie et de création de la richesse, l'on a besoin de visibilité. Au lieu de subir une offre qui n'est jamais homogène, le ministère veut connaître la nature ou les différentes strates de la demande à travers tout le territoire. Maîtriser l'information sur la demande en habitat permet une meilleure connaissance de la réalité, présente et future de l'offre et de la demande. Objectif : prendre les mesures nécessaires en termes de réorientation des objectifs ou de réajustement des politiques publiques. Par ailleurs, le secteur a besoin aussi de ce tableau de bord pour se mettre au diapason de la demande et éviter les mauvais investissements, comme il en existe un peu partout dans les villes. L'enquête ambitionne aussi d'établir une corrélation la plus proche possible de la réalité entre la demande et le pouvoir d'achat des ménages urbains et ruraux. Le travail de terrain qui sera mené permettra également de connaître les conditions d'habitation des ménages en relation avec leurs besoins et aspirations en matière d'habitat. Il s'agit, explique-t-on, de trouver les caractéristiques territoriales de cette demande et préciser sa typologie afin de mieux adapter l'offre à la demande selon les diversités et les spécificités régionales. In fine, les opérateurs auront entre les mains une cartographie régionale de la demande en habitat en termes quantitatif et qualitatif. Un autre objectif non moins intéressant de cette enquête consiste à faire ressortir les pôles d'attraction au niveau national et régional et prévoir la mobilité future des ménages. L'enquête portera sur 26 villes ayant 100.000 habitants et plus, sur la base du recensement général de 2004, auxquelles s'ajoutent Dakhla et Guelmim. Ainsi et au-delà des régions, la collecte des données en milieu urbain concernera un échantillon minimal de 38.000 ménages au niveau national. Dans le milieu rural, le travail sera consacré à une connaissance globale de la demande en habitat dans l'ensemble des communes rurales. La collecte de ces données concerne un échantillon minimal de 12.000 ménages ruraux. Il est à signaler que l'enquête ne passera pas outre la solvabilité des ménages, qui représente un élément majeur dans la mise en confiance des promoteurs immobiliers. Enfin, il serait peut-être judicieux de compléter l'enquête par un défrichement de la demande des MRE, qui a connu ces deux dernières années un fléchissement qui mérite que l'on s'y attarde.