En dépit d'une actualité marquée par la crise malienne, le Niger affiche une des meilleures formes économiques du continent... sur le papier. Avec une croissance qui fait rêver – 11% en 2012 – l'économie reste principalement tirée par les industries extractives, avec le pétrole et d'autres minerais (comme l'uranium) en produits phares. Pour cette dernière ressource, le Niger dispose d'importantes exploitations, dont celle du groupe français Areva. Le pays exporte la quasi-totale de sa production vers les marchés européens et asiatiques, pour un volume moyen annuel de 4000 tonnes. Le secteur voit la mise en œuvre d'investissements massifs ces dernières années, provenant principalement de l'étranger. Cette situation est un «signe encourageant pour le développement du pays», même si le pays gagnerait bien plus à assainir la gestion de ses ressources naturelles. L'agriculture est aussi une des forces de l'économie nigérienne. Elle a d'ailleurs grandement participé à la dynamique du pays en 2012 grâce à une bonne récolte. Le secteur fait toutefois face à d'importants défis de modernisation mais aussi, et surtout, à des changements climatiques. «Pour limiter durablement la vulnérabilité de l'économie et des populations aux chocs climatiques récurrents, le Niger gagnerait à un usage approprié de la rente minière et pétrolière dans le financement d'investissements structurants», pense-t-on au FMI. Le pays a également intérêt à aller vers une déconcentration de son économie pour s'engager dans la voie de la diversification, afin de parvenir à une croissance inclusive, un idéal encore bien loin à Niamey. Fin de l'euphorie L'euphorie connue en 2012 devrait toutefois très vite retomber. Pour 2013, les prévisions de croissance les plus récentes parlent d'une croissance de 5%, puis à un peu plus de 6% en 2014. Les industries extractives continueront à impulser ces chiffres, en espérant que les investissements prévus pour les années à venir ne soient pas contrariés par des aspects sécuritaires. Par ailleurs, le pays prévoit également d'accroître son niveau de développement humain, parmi les plus bas du continent. Certes, l'Etat a déployé beaucoup d'efforts dans la mise à niveau des secteurs de la santé, de l'éducation et de la protection sociale. Du chemin reste évidemment à parcourir dans la lutte contre la pauvreté: pas moins de 60% de la population nigérienne vit en-deçà du seuil de pauvreté (mois d'un dollar par jour).