Le ministère de l'Intérieur réfléchit sérieusement à la restructuration du réseau de transport urbain dans les villes de Rabat, Salé et Témara. Une étude sera lancée prochainement dans ce sens, pour avoir une meilleure connaissance des besoins, suite aux changements majeurs que les trois agglomérations ont connus. L'arrivée du tramway, le basculement vers d'autres systèmes de gestion des lignes de bus, l'accroissement de la population, autant d'éléments qui motivent un arrêt sur image sur le secteur. L'étude débouchera sur un plan d'action 2014-2018 avec deux étapes intermédiaires en 2014 et en 2016. L'objectif in fine est d'augmenter la part des transports collectifs par rapport aux autres modes de mobilité urbaine, principalement les voitures. C'est un peu le cachet que les pouvoirs publics souhaitent apposer aux grandes villes comme Casablanca, Tanger, Agadir, etc. Avant cela cependant, il va falloir remettre de l'ordre dans le réseau pour le rendre multimodal, hiérarchisé et intégré par rapport aux extensions programmées des lignes de tramway. Le plan d'action vise à compléter le maillage du réseau de transport collectif sur l'ensemble du périmètre de l'étude et pallier la rigidité du réseau actuel. Aujourd'hui, les usagers sont, dans la plupart des cas, obligés de passer par le centre pour un déplacement transversal. Il va falloir aussi adapter le réseau de transport collectif aux configurations du territoire, au développement urbain et aux projets d'aménagement. Si l'on se base, par ailleurs, sur le taux de mobilité qui est de 1,44 déplacements/personne/jour à Rabat, il apparaît clairement que l'offre actuelle est loin de satisfaire la demande. À plus forte raison, la tendance est vers l'augmentation de la mobilité, principalement chez les femmes. Cette mobilité est aussi due à l'élargissement des périmètres urbains autour de Rabat. C'est aussi le cas de Témara, Skhirat, Aïn Aouda, Salé, Bouknadel. Un changement de paradigme prend le relais. Les frontières établies de la ville cessent alors d'être un argument pour aborder les questions de mobilité urbaine. C'est aussi une nouvelle contrainte pour les pouvoirs publics, qui doivent chercher d'autres moyens de gestion des déplacements urbains et interurbains. Aujourd'hui, le transport par autobus représente 14% des déplacements à Rabat. Ce déficit à la peau dure en transport de masse explique la prolifération de l'informel dans le secteur et l'usage de la voiture individuelle. Du coup, le parc automobile connaît à Rabat et dans les grandes villes en général une évolution exponentielle. Par conséquent, la mobilité qui naguère était fluide dans la capitale est de plus en plus réduite sur les artères de Rabat et les voix reliant celle-ci à Salé. Les pouvoirs publics ne cachent plus leur crainte d'une situation de saturation généralisée et continue du réseau. Enfin, le déplacement à pied reste l'un des modes de déplacement les plus utilisés.