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L'Afrique se donne un nouveau cap
Publié dans Les ECO le 02 - 06 - 2013

Il y avait du beau monde hier au Palmeraie Golf Palace de Marrakech à l'occasion de l'ouverture officielle des travaux des 48e Assemblées générales de la BAD, qui baissent leur rideau dans la capitale touristique du royaume ce vendredi. Bien que les travaux aient débuté depuis lundi dernier, l'ouverture proprement dite des Assemblées générales s'est faite, hier jeudi, en grande pompe avec la présence d'une multitude de personnalités politiques et économiques du continent et du Maroc. Plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement africains ont tenu à marquer de leur présence cet évènement annuel, en plus d'une quarantaine de ministres, de gouverneurs de banques centrales et autant de responsables d'institutions financières internationales, des sociétés d'investissements, en plus des représentants d'organisations de la société civile et d'éminents experts et spécialistes en matière de gouvernance et de développement économique. On peut citer, entre autres, le président du Gabon Ali Bongo Ondimba, son homologue du Rwanda, Paul Kagame, le premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, le président de la BAD, Donald Kaberuka et plusieurs autres hauts responsables en provenance d'autres pays partenaires de la Banque panafricaine, notamment l'Inde, le Japon, le Canada ou la France. Du côté marocain, tout le gotha politique et de la communauté du monde des affaires s'est déplacé à Marrakech, avec en tête d'affiche, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, accompagné d'une dizaine de ses ministres. La partie marocaine était également représentée par les responsables d'établissements et d'entreprises publics (DGI, Masen, CFC), de chefs d'entreprises qui se sont installés sur le continent (Attijariwafa bank, BMCE, Addoha,) ainsi que plusieurs autres membres du patronat marocain (CGEM). Cette présence très remarquée des officiels marocains a été perçue par beaucoup de participants comme une preuve supplémentaire de la volonté du Maroc de participer solidairement avec ses autres pays frères du continent, au défi de la transformation structurelle de l'économie africaine, un préalable pour la réalisation des objectifs du développement socioéconomique, qui constitue désormais l'objectif prioritaire que s'est assigné la BAD. C'est du reste et en substance, la teneur du message royal qui a été adressé aux participants, dans lequel Mohammed VI, via une allocution lue en son nom par son conseiller Omar Kabbaj, ancien président de la BAD, exhortait l'assemblée ainsi réunie.
Transformation économique
Toutefois, il faut dire que les Assemblées générales de la BAD qui tirent leur rideau ce vendredi, constituent un tournant décisif pour la Banque africaine de développement et le début d'un nouveau cap pour le continent. Elle auront été une occasion pour l'institution panafricaine de confirmer son rôle de premier partenaire du développement du continent, en déclinant dans les détails sa stratégie décennale pour la période allant de 2013 à 2022. Selon les responsables de la BAD, cette stratégie «traduit les aspirations de l'ensemble du continent africain et est fermement ancrée dans une connaissance et une expérience approfondies du chemin parcouru par l'Afrique au cours de la dernière décennie, ainsi que de la destination à laquelle elle souhaite parvenir au cours des dix prochaines années.». Alors que l'Afrique a entamé un processus de transformation économique qui s'est traduit par une croissance robuste et soutenue pendant plus de dix ans, les retombées sur le plan socioéconomique se font encore attendre. D'où la nécessité d'élaborer de nouveaux mécanismes permettant d'élargir et d'approfondir ce processus de transformation, essentiellement en faisant en sorte que «la croissance soit partagée et non isolée, pour tous les citoyens et pays africains et non juste pour quelques-uns, afin qu'elle ne soit pas simplement durable au plan écologique, mais aussi habilitante au plan économique». Pour le président de la BAD, Donald Kaberuka, «la vision de la Banque est donc la vision de l'Afrique, et son avenir est l'avenir de l'Afrique». À terme, l'ambition visée est la réalisation de l'objectif d'une Afrique intégrée au plan régional et diversifiée au plan économique, qui fera du continent «le prochain marché émergent mondial». Durant les différents panels et séminaires organisés parallèlement aux travaux des Assemblées générales, les participants ont dressé un état des lieux de la situation en Afrique ainsi que des défis et perspectives qui se profilent à l'horizon. Tous les sujets ont été abordés sans tabous dans des échanges francs entre politiciens, partenaires du développement et autres experts. Qu'il s'agisse de la gouvernance politique ou économique, de la fuite des capitaux, des freins qui entravent le développement du continent, des mécanismes d'intégration régionale ou des coopérations bilatérales et multilatérales, l'état de l'Afrique a été passé en revue, de fond en comble, ce qui de l'avis de plusieurs participants constitue une des particularités de l'édition des Assemblées annuelles de la BAD, qui sont allées, cette fois, au-delà des traditionnelles revues stratégiques et réunions des gouverneurs et administrateurs de l'institution panafricaine. Au centre des discussions, la coopération sud-sud que prône le Maroc a pris tout son sens, ce qui s'est illustré par l'engouement suscité auprès des délégations de plusieurs pays savants de l'expérience marocaine, dans plusieurs domaines, notamment concernant les infrastructures, le secteur bancaire et financier, le soutien aux entreprises, particulièrement les PMI/PME et la croissance inclusive comme l'INDH.
Le modèle marocain
Le Maroc qui fait partie des pays qui sont sur la bonne voie de la transformation économique structurelle, telle qu'élaborée par la BAD, a été à maintes reprises cité comme un modèle pour les autres pays du continent. Plusieurs expériences menées dans le cadre de la mise en œuvre de stratégies sectorielles ont servi d'exemples lors des différents séminaires, notamment la promotion de la participation du secteur privé aux objectifs de développement socioéconomique. Cela explique pourquoi, d'ailleurs, les responsables marocains, au premier rang desquels le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka, ont été en permanence sollicités afin de baliser des axes de coopération avec plusieurs autres pays africains. Pour la plupart de ces pays, le Maroc constitue un modèle mais aussi un partenaire, ce qui tend à profiler de nouveaux horizons pour la coopération maroco-africaine, surtout que le royaume bénéficie d'un statut privilégié pour la BAD, en tant que premier client d'abord, mais aussi en tant qu'actionnaire de référence. En définitive, et au delà des mots, la rencontre de Marrakech a permis d'arrimer définitivement l'Afrique vers un nouveau cap, celui qui convient justement à la prise en compte des défis socioéconomiques d'aujourd'hui. Alors que les pays africains viennent de commémorer le cinquantenaire de la création de l'organisation de l'unité africaine, qui célèbre la libération politique, l'heure est désormais à la transformation économique, selon une nouvelle vision que résume fièrement le président rwandais Paul Kagame, «celui du choix du développement que nous voulons». Plus que jamais, on serait tenté de dire, en reprenant la problématique d'une conférence de haut niveau organisée justement en marge de l'évènement, que «l'heure de l'Afrique a sonné !».
Message royal
Dans un message qu'il a adressé à l'intention des participants à l'Assemblée générale annuelle de la BAD, Mohammed VI a tenu à souligner tout l'intérêt que porte le Maroc à la réalisation des objectifs de développement socioéconomique que prône l'institution panafricaine et principalement les sujets qui ont été abordés lors de la rencontre de Marrakech . «Les Assemblées de la BAD constituent la plateforme idoine pour échanger et élaborer une vision panafricaine pour un essor durable», a souligné le souverain dans un message lu en son nom par le conseiller royal Omar Kabbaj. À ce titre, a exprimé le souverain, «nous formulons l'espoir que les recommandations qui sortiront de ces débats aboutiront à la concrétisation d'une vision d'avenir économique et sociale propre, qui permette de renforcer la position des pays africains face à leurs partenaires et engendrer un développement au bénéficie de leurs citoyens». Le roi n'a pas manqué, par la même occasion, de saluer l'appui de la BAD au Maroc, «pour la confiance qu'elle a toujours placée dans notre pays, faisant de lui son premier partenaire». Les interventions de la BAD au Maroc sont tout à fait conformes aux priorités de la politique de développement du pays, a expliqué Mohammed VI, ajoutant que la continuité de cette coopération constitue «la preuve de la confiance absolue de la banque dans la pertinence de nos choix et dans la qualité de la mise en œuvre de nos projets et de nos réformes». Pour le souverain, l'Afrique dans son ensemble fat face à des défis communs, ce qui nécessite des réponses communes, dont le préalable est d'éliminer d'abord les causes des conflits nationaux et régionaux, afin d'instaurer la paix partout en Afrique et d'engager les réformes structurantes en matière de développement socioéconomique. Mohammed VI a enfin tenu à réaffirmer l'ancrage profondément africain du Maroc et sa volonté d'approfondir la coopération régionale avec tous ses pairs du continent. Dans ce sens, a réitéré le roi, l'internationalisation du secteur bancaire marocain en Afrique constitue un modèle réussi des possibilités de partenariat régional. À juste titre, ce partenariat est amené à s'intensifier au travers du développement de Casablanca Finance City, qui a vocation à devenir «une place financière de premier plan, en tant que relais entre l'offre internationale de financement et la demande nationale et régionale». Pour le souverain, ce renforcement dans le domaine financier «constituera un atout essentiel pour élargir la coopération existante du Maroc avec ses pays frères dans des domaines aussi variés que les télécommunications, les infrastructures, le logement, les mines ou la formation et également l'ouvrir sur de nouveaux secteurs d'avenir».


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