«L'Agence tous risques», série culte des années 1980, a pris un coup de jeune sous la direction de Joe Carnahan. L'action est le maître mot de ces aventures de têtes brulées envoyées faire le coup de poing au milieu de faux-monnayeurs irakiens et d'agents doubles américains. Liam Neeson, la classe personnifiée, dirige l'équipe d'une poigne de fer et d'un bras tatoué. Bradley Cooper, héros de Very Bad Trip, Sharlto Copley, découvert dans District 9, et le géant noir Quinton «Rampage» Jackson le suivent dans ses plans délirants. Seule Jessica Biel apporte une pointe de féminité dans un monde de brutes. Bien inspiré... Si l'humour de la série et son côté système D ont été gommés, ce n'est pas au détriment de protagonistes charismatiques. Le film est ponctué de séquences fortes s'enchaînant miraculeusement en toute justification et appuyé par la composition d'un Alan Silvestri décidément bien inspiré. Cela ne rend pas nécessairement le film plus intelligent, mais cela lui évite de passer pour un navet. Le résultat est en plus suffisamment réfléchi pour être à la fois respectueux du concept original tout en se démarquant de quelques gimmicks de références faciles qui auraient pu le plomber. Enfin si, il y en a un pas mal, et il faudra rester après le générique pour le voir. Le réalisateur de Narc a bien retenu les leçons du blockbuster qui va bien. Il aurait pu faire sienne la devise du héros. «J'adore quand un plan se déroule sans accroc», déclare Carnahan. Logiquement (pour lui), conteneurs valseurs et tanks volants sont les ingrédients d'un festival de cascades.Si l'on devait lui chercher un vrai défaut, le film souffrirait de mettre la barre tellement haut dans sa première heure (juste géniale) que sa seconde partie semblerait batailler sensiblement en deçà, mais il n'y a pourtant pas de quoi casser l'ambiance.