49% des jeunes arabes s'informent via la presse écrite et les magazines. Un chiffre plutôt positif qui s'approche a priori de la moyenne des sondages. Toutefois, selon une étude réalisée par Jad Melki, professeur adjoint de journalisme et d'études des médias à l'Université américaine de Beyrouth, près du double de ce chiffre aurait tendance à s'informer à travers la télévision (80%) et 57% s'informent grâce au Net. L'enquête réalisée auprsè d'un échantillon de jeunes scolarisés, âgés de 13 à 28 ans, d'origine libanaise, émiratie et jordanienne, a été présentée lors de la quatrième édition du Forum de la presse arabe à Beyrouth. Quelques semaines plus tôt, de l'autre côté du globe, Philip Nattermann, spécialiste au sein du cabinet de recherche McKinsey, publiait une étude similaire, baptisée «Une lueur d'espoir pour les journaux». Deux enquêtes menées de manière totalement différentes, sur deux terrains et contextes opposées, qui se complètent et donnent une vision globale des attentes et habitudes d'information des nouvelles générations dans les pays arabes, et même au delà. De la confiance au conseil Côté pays arabes, 80% des élèves sondés reconnaissent régulièrement s'informer, mais Melki s'inquiète avant tout du «niveau alarmant de la confiance que ces jeunes accordent aux médias en ligne». Selon ses résultats, 83% des jeunes Arabes ont confiance en ce qu'ils trouvent sur Internet. Parmi eux 30% déclarent même trouver le Net «très crédible». Une confiance qui semble toutefois être influencée par les habitudes d'achat ou de consommation de l'information de ces nouvelles générations de lecteurs. Pour Melki, «bien que férus du web, les jeunes semblent réticents à payer pour du contenu en ligne». Ainsi, 81% des élèves déclarent ne pas avoir acheté un produit ou un service en ligne au cours des 30 derniers jours, en dépit du fait que 86% d'entre eux ont téléchargé de la musique durant cette même période. Il apparaît donc plus «facile» ou «normal» pour ces jeunes d'acheter de la musique que de l'information. Pour Nattermann, il s'agit plutôt d'une question de réactivité. De la même manière que pour Melki, son enquête a révélé que la télévision et le Net occupaient les deux premières places du podium avec respectivement un pourcentage de 85% et 72% chez les 16-24 ans. Or, face à de tels résultats, où est cette «lueur d'espoir» dont parle le chercheur? La confiance des consommateurs envers ce média. De tous les moyens d'information, la presse écrite est celle qui garde le plus de crédibilité selon l'étude de Nattermann, avec 66% décrivant les publicités dans les journaux comme étant de «l'information et inspirant la confiance». Pour lui, il s'agit de «redonner aux journaux une nouvelle portée pour aller au-delà de l'information, et susciter l'intérêt des lecteurs et des annonceurs». Autrement dit, le journal ne se contente plus d'apporter de l'information sur l'actualité, il se positionne en tant que prescripteur des marques et des tendances. C'est là le résultat d'une combinaison contenu, publicité et offre commerciale que les entreprises de presse devraient adopter.