C'est un appui qui sera apprécié à sa juste valeur. Le conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé, le 17 janvier dernier à Washington, un don d'un montant de 4,35 millions de dollars en faveur du Maroc. Financé par le fonds spécial pour les changements climatiques qui relève du Fonds pour l'environnement mondial (FEM), ce don vise à améliorer la capacité des institutions publiques et des exploitants agricoles dans le processus d'intégration des mesures d'adaptation au changement climatique dans les projets mis en œuvre dans le cadre du Plan Maroc Vert. Le gouvernement marocain participera au cofinancement du programme avec une contribution estimée à 27 millions de dollars. Un soutien qui vient à point nommé à l'heure où la stratégie agricole nationale a commencé à donner des résultats satisfaisants comme il en est ressorti lors des dernières Assises de l'agriculture qui se sont tenues en marge de l'édition 2011 du Salon international de l'agriculture du Maroc (SIAM) à Meknès du 27 avril au 2 mai derniers. Une rencontre qui a servi d'opportunité aux professionnels, institutionnels et partenaires de l'agriculture marocaine pour réfléchir sur les enjeux et perspectives de ce secteur qui emploie 40% de la main-d'œuvre nationale et représente 15% du PIB. À l'heure où l'option pour un développement solidaire et durable de l'agriculture marocaine est érigée en pilier stratégique du Plan Maroc Vert, de nouveaux défis ont émergé risquant de compromettre les progrès déjà accomplis, notamment à travers l'aggravation des risques de mauvaises récoltes. Un scénario catastrophe pour les petits exploitants, dont l'agriculture constitue la principale source de revenu et d'emploi. Faire face au changement climatique Dans le rapport de la Banque mondiale sur le développement dans le monde de 2010, le Maroc a été classé parmi les pays qui pâtiront le plus des effets du changement climatique. Pour Gabriella Izzi, chef de projet à la Banque mondiale, «il est nécessaire d'agir dès aujourd'hui pour aider les petits exploitants à obtenir de meilleurs résultats dans un avenir qui s'annonce incertain». En effet, souligne la spécialiste, «le changement climatique peut menacer les moyens de subsistance des petits paysans dans les zones marginales du Maroc». À travers la mise en œuvre de ce nouveau projet, intitulé «Intégration du changement climatique à la mise en œuvre du Plan Maroc Vert», le département de Akhannouch vise à adopter des mesures qui présentent l'avantage de sécuriser, à court terme, la production agricole et à long terme renforcer la capacité de résistance du secteur au changement climatique. Le don sera donc mis à profit pour financer des initiatives visant à adapter le contexte national au changement climatique. Cinq régions du royaume seront concernées par le projet qui permettra l'introduction d'une composante «changement climatique» au niveau de dix projets pilotes couvrant quelque 2.500 petits agriculteurs. Ces derniers bénéficieront, en outre, de formations et d'activités de sensibilisation en plus de l'appui qui sera porté au niveau institutionnel pour l'amélioration des mécanismes de sélection des projets et l'exécution des programmes. Près de 200 employés relevant de services engagés dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert seront concernés dans ce cadre. Le projet qui vise à maintenir le secteur de l'agriculture au rang des moteurs de croissance pour les décennies à venir se veut participatif en conjuguant une approche ciblée et partant de la base et en mobilisant le savoir-faire et les compétences des institutions marocaines dans le secteur agricole, souligne Hoonae Klm, responsable sectoriel à la Banque mondiale. Un don qui arrive en tout cas au bon moment et confirme la pertinence du Plan Maroc Vert.