Le Maroc a brillamment réussi son passage devant la Commission parlementaire mixte (CPM) Maroc-UE dont les travaux viennent de prendre fin à Rabat. Une rencontre, la deuxième du genre, au cours de laquelle les parlementaires marocains et leurs homologues européens ont procédé à des échanges de points de vues sur des sujets d'intérêts mutuels. Il s'agit notamment des réformes politiques en cours au Maroc, la régionalisation, la politique migratoire, la réforme agricole et le développement rural, et la coopération économique entre l'Union européenne (UE) et le Maroc. Des thèmes particulièrement importants dans le contexte des négociations en cours sur l'accord de réadmission et sur la libéralisation du secteur des produits agricoles et de l'accord de pêche UE-Maroc. Les membres de la CPM ont ainsi tenu à saluer le processus de réformes constitutionnelles. Au même titre, ils se sont félicités de l'accroissement des prérogatives du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) qui «représente une avancée pour le respect des droits de l'homme» et ont recommandé la poursuite et l'accélération de la réforme de la justice, annoncée en 2009, afin de «garantir son indépendance, de raccourcir les délais de jugements et de la mise en œuvre d'une politique spécifique pour les mineurs». Relativement à la politique migratoire, il est ressorti que c'est un volet qui fait partie des grands défis à relever par les deux partenaires. Les membres de la CPM ont ainsi mis en exergue la nécessité de faciliter l'obtention des visas, d'encourager l'immigration légale et l'intégration et de renforcer la lutte contre l'immigration illégale. Convergence économique La réunion mixte, à l'issue de laquelle les parlementaires ont adopté une déclaration sur le terrorisme, condamnant l'attentat perpétré à Marrakech du 28 avril dernier, s'est également traduite par l'adoption d'une série de recommandations concernant la régionalisation au Maroc. Pour la réussite de la régionalisation avancée, «les autorités marocaines devraient aborder la question du financement des régions et de la promotion de l'équité régionale, s'attaquer au chantier de la déconcentration administrative et enfin promouvoir la création des capacités pour le développement participatif», a ainsi convenu la CPM. À l'occasion d'une rencontre d'échange de vues avec le ministre de l'Agriculture, Aziz Akhannouch, les membres de la Commission ont appelé, «de tous leurs vœux», une mission de la Commission pêche du Parlement européen au Maroc. Une visite sur le terrain qui sera l'occasion pour le Maroc «de démontrer tout ce qui est mis en œuvre pour développer ce secteur et ses retombées au plan local». À ce niveau justement, il est apparu nécessaire «de renforcer les investissements en termes de mécanisation et d'ouvrir davantage les marchés pour faire face aux difficultés de l'agriculture surtout dans les zones rurales qui se trouvent dans des situations de pauvreté». De même, pour ce qui est du volet relatif à la coopération économique et plus spécifiquement la question de la convergence réglementaire entre l'UE et le Maroc, dans le cadre du statut avancé, les membres ont souligné qu'«il est nécessaire de l'accompagner avec un appui budgétaire à la hauteur des enjeux». Constituée en mai 2010 conformément aux dispositions contenues dans le statut avancé, la CPM, que coprésident Mbarka Bouaida et Pier Antonio Panzeri, par ailleurs président de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb du Parlement européen, compte 20 membres issus des Parlements marocain et européen. Un véritable versant parlementaire, donc, de la coopération entre le Maroc et l'UE, qui a pour objectif d'évaluer tout domaine de cette coopération et peut adresser ses recommandations au Conseil d'association.