Quoique les effets de la crise financière aient été minimes en Afrique, il existe de réelles inquiétudes, du fait que l'impact sur la durée soit plus important sur le rythme de développement du continent et celui de ses banques. Débattre de l'enjeu réel de toutes ces considérations était justement le propos de la Banque africaine de développement et i-conférences, organisateurs de la seconde édition de l'Africa Banking Forum, qui a réuni le gotha du secteur pendant deux jours à Marrakech. Et selon plusieurs participants, bien que le secteur bancaire africain ait été épargné par la crise, «certaines retombées sont tout de même observées. Le retrait de plusieurs grandes banques internationales du marché africain d'abord, mais surtout la réduction des capitaux alloués aux grands projets en conséquence du Crédit Crunch», indique un participant. Ce dernier phénomène désigne le rationnement quantitatif par les banques de leur offre de crédit aux entreprises ou particuliers, ce qui n'est pas sans induire une raréfaction de l'offre. La bancarisation, défi majeur Les débats, qui ont réuni près d'une centaine d'experts de 20 pays, se sont articulés pendant deux jours autour de différents ateliers. Au menu, des axes de discussion autour des conséquences de la crise sur les économies de la région, l'évolution de la mise à niveau des banques face aux normes bancaires internationales, ou encore les leçons de régulation, sans oublier le risk management sous toutes ses formes. Par ailleurs, ce forum s'est également penché sur des sujets essentiels pour le développement de la banque en Afrique, tels que la bancarisation. Un défi majeur évoqué par Mohammed El Kettani, PDG d'Attijariwafa bank, lors du dernier Forum Afrique Développement. Mais, comme l'a souligné un spécialiste, «la faiblesse de la bancarisation offre en soi un important champ d'investissement, notamment de la part des banques internationales». Outre cette problématique, d'autres ont été abordées, tels les systèmes d'information, le marketing bancaire et toutes les innovations dans le secteur. En marge du forum, des prix ont été décernés pour les banques africaines ayant mené des actions novatrices dans le milieu bancaire. Ce fut le cas notamment pour la BMCE, qui décroche le prix de la meilleure stratégie régionale, sachant que le groupe est détenteur de parts dans le groupe Bank of Africa, présent dans 12 pays. La BNA, (Banque nationale agricole tunisienne) hérite du prix de la meilleure offre d'outils destinée à fidéliser la clientèle. Enfin, le Prix d'excellence a été attribué à la Banque centrale de Mauritanie pour ses efforts dans sa réglementation des marchés, ce qui a contribué à attirer de nombreuses banques étrangères.