La demande pâtit d'une baisse du pouvoir d'achat. Les agences de voyages améliorent sensiblement leur quota pour l'opération Haj. Pour cette année hégirienne 1437, la demande pour l'opération Omra de Ramadan a du mal à se maintenir par rapport aux années précédentes. Selon plusieurs agences de voyages, la baisse du pouvoir d'achat des Marocains explique pour beaucoup cette baisse de la demande. «Le pouvoir d'achat a fortement baissé si bien que les prix, eux-mêmes, n'ont fait que baisser. Les produits économiques sont les plus demandés», explique un agent de voyages qui a d'ailleurs renoncé à proposer des produits Omra et Haj pour se concentrer sur des produits à plus forte valeur. «Nous constatons effectivement une baisse des départs pour Ramadan. Sur le reste de l'année, nous nous en sortons plutôt bien pour l'instant même s'il y a également une légère baisse. Mais cela aurait pu être pire», relativise un autre opérateur, pourtant particulièrement bien positionné sur ce segment. Aujourd'hui, il est possible de trouver des offres pour Omra (hors Ramadan) à partir de 10 000 DH. «Certaines agences se sont engagées sur des réservations avec des prestataires en Arabie Saoudite et doivent aujourd'hui remplir à tout prix. Mais comment vont-elles pouvoir assurer un niveau de qualité acceptable pour les pèlerins avec un séjour à 10 000 DH ?», se demande un responsable auprès de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM). Certains opérateurs arrivent tout de même à tirer leur épingle du jeu. Avec des séjours à partir de 13 000 DH, Atlas Voyages enregistre ainsi une progression de 30% des départs pour Omra sur les trois dernières années. «Nous étions un peu en retard sur ce segment. Ces dernières années, nous nous sommes sérieusement investis dans les process et le marketing (campagne TV, événements, succursales, etc.)», explique Aziz Cherif Alami, directeur marketing du voyagiste qui revendique une position de leader sur les segments milieu et haut de gamme pour Omra. 10 200 pèlerins inscrits auprès des agences de voyages Clôturées depuis le 31 mars, les inscriptions pour l'opération de pèlerinage «Haj» de l'année 1437 ont quant à elles permis aux agences de voyages d'améliorer de façon notable leur quota par rapport aux années précédentes, et ce depuis la libéralisation. Avec 10 200 inscrits, contre 7 200 en 2015, les agences agréées par le ministère des habous, auprès duquel se sont inscrits 10 400 pèlerins, s'offrent même le luxe de peser près de 50% des départs (hors parlementaires et encadrants). A noter que l'opération Haj de cette année sera un test pour le ministère des habous, puisque ce dernier s'est vu imposer par les autorités saoudiennes la gestion de la restauration pour ses pèlerins, tout comme les agences de voyages. «Pour une cinquantaine de pèlerins, il faut compter 3 à 4 personnes pour s'occuper de la restauration. Ce n'est pas facile à gérer», prévient un opérateur. Question organisation, les mêmes mesures (port de bracelet, de badge, etc.) sont toujours de mise.