Casablanca et Tanger performent, Fès et Marrakech n'ont pas la cote. Bonne nouvelle, les recettes se redressent sensiblement. Dans le contexte actuel, les statistiques du secteur du tourisme sont scrutées dès leur publication. Celles du premier trimestre de l'année en cours, communiquées par le ministère de tutelle, sont loin de faire exception. On y apprend qu'à fin mars dernier, les nuitées ont baissé de 0,9% pour s'établir à 3,96 millions, et que les arrivées ont globalement stagné puisqu'elles n'ont baissé «que» de 0,5%, à 1,94 million. «Analysé à la lumière de la conjoncture actuelle et d'événements qui ne nous ont pas été favorables, le tourisme au Maroc fait preuve d'une très forte résilience», commente Saïd Mouhid, président de l'Observatoire du tourisme. Ainsi, sur les trois premiers mois de l'année, les nuitées ont progressé à Casablanca (+6%) et Tanger (+5%). La ville du détroit a d'ailleurs connu un mois de mars très encourageant puisque les nuitées y ont alors progressé de 19%, grâce notamment aux vacances espagnoles (Semana santa). L'augmentation des recettes favorisée par le lancement de produits luxe Pour le seul mois de mars, les arrivées de touristes aux postes frontières du Royaume ont même progressé de 1,2%. Les marchés espagnol (+6%), belge (+15%), hollandais (+2%) et américain (+12%) se sont particulièrement bien comportés tout comme les marchés africain et arabe. Les professionnels se réjouissent également d'une légère inflexion du ralentissement des arrivées de touristes français à l'issue de ce premier trimestre. «A Casablanca, et pour le mois de février, les nuitées de touristes français ont enregistré une progression de 8%. C'est un bon signe», confie Saïd Mouhid, par ailleurs directeur du CRT de Casablanca. En revanche, Agadir (-2%), Fès (-22%), Rabat (-7%) et Marrakech (stagnation) n'ont pas eu la cote. La bonne nouvelle de ce premier trimestre est à lire du côté des recettes. Ces dernières ont en effet, non sans surprise, enregistré une progression de 6,6%, les années précédentes ayant été marquées par une tendance à la baisse. L'effet ciseau (baisse des arrivées et des nuitées et hausse des recettes) suscite cependant l'interrogation des professionnels. «Nous n'avons pourtant pas eu de grands événements pour expliquer cela. Le tarif moyen par nuitée a-t-il augmenté ?», se demande l'un d'entre eux. Pour Saïd Mouhid, le paradoxe s'explique tout simplement par le lancement de nouveaux produits positionnés luxe, à l'image du Four Seasons de Casablanca ou du Mandarin Oriental à Marrakech.